Fin 2013, 2,9 millions de salariés étaient assurés par la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). Le taux de couverture sociale est passé de 43 % en 2005 à 77 % en 2012. Invité au Club de L’Economiste, Saïd Ahmidouch, directeur général de la CNSS, est revenu sur les différents enjeux à relever.

1 – Débusquer les fraudeurs

La situation de 90 000 à 100 000 personnes a été régularisée entre 2010 et 2013 mais la CNSS veut continuer la chasse aux fraudeurs. Saïd Ahmidouch déplore le manque d’aide de la part des autorités : « la coopération avec les autres services de l’État comme la justice et les forces de l’ordre ne fonctionne pas. Les inspecteurs de la CNSS se déplacent seuls ». Aussi, le directeur général juge « symboliques » les sanctions prévues par la législation.

2 – Mettre en place une indemnité de perte d’emploi

La CNSS doit mettre en place l’indemnité pour perte d’emploi (IPE). Le dispositif devrait être lancé en septembre, à condition que les lois soient adoptées avant. Saïd Ahmidouch a expliqué qu’il ne s’agissait pas d’une assurance chômage mais d’« un véritable dispositif de retour à l’emploi ». Les personnes venant de perdre leur emploi devraient recevoir une indemnité mensuelle pendant six mois.

3 – Assurer les indépendants

La CNSS aimerait couvrir les travailleurs indépendants, qui sont plusieurs millions. Le projet est seulement en cours de réflexion pour le moment. Les modalités d’inscriptions qui devraient être progressives et par catégorie socioprofessionnelle, sont encore à définir.

4 – Faire la pub de l’AMO

Les salariés bénéficiaires de l’assurance maladie obligatoire (AMO) profitent très peu de leur couverture. «  Il y a pas mal d’idées reçues autour de l’AMO. Beaucoup pensent que le système ne bénéficie qu’aux malades en stade terminal ou qu’il n’offre pas assez de prestations », a expliqué Saïd Ahmidouch à L’Economiste. La CNSS lance donc des campagnes de sensibilisation et des caravanes médicales dans plusieurs régions pour pousser les salariés à davantage faire valoir leurs droits.

5 – Éviter le déficit des caisses de retraite

Sur les prochaines années, le nombre d’actifs cotisants augmentera moins que celui des retraités. Si aucune mesure n’est prise, le premier déséquilibre devrait se faire sentir en 2016. Pour l’éviter, Saïd Ahmidouch pense notamment à augmenter le taux de cotisation en le relevant de 12 % à 14 ou 15 %.