Fiction. Le 20-Février inspire Hicham Lasri

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Dans son dernier film, C’est eux les chiens, le réalisateur marocain confirme le talent que l’on soupçonnait déjà dans The end.. 

Silhouette voûtée et fragile, regard ahuri et perdu, un bouquet de fleurs entre les mains, un homme se tient à la marge d’une manifestation du Mouvement du 20-Février à Casablanca. Ni les slogans des jeunes manifestants, ni la caméra d’une équipe de télévision ne l’impressionnent et ne le sortent de son état vaporeux. Après de longues années de prison, il est catapulté dans un univers qu’il ne reconnaît plus, et ne garde de son ancien monde que le souvenir d’une famille qu’il tente de retrouver. Majhoul, incarné par l’excellent Hassan Badida, part dans une quête, un voyage dans la mémoire et le temps. Avec C’est eux les chiens, Hicham Lasri signe un film fort et intrigant. Il réussit à parler de politique, de contestation et de l’histoire du pays, mais de façon détournée, sans lourdeur ni grandiloquence démonstrative. Dans ce film, on évoque les années de plomb, les émeutes de 1981, la répression, le Printemps arabe, à travers un personnage marginal et ses
tribulations, qui traverse tous ces événements en victime, mais aussi en spectateur désintéressé. Servi par des acteurs surgis de nulle part et une maîtrise technique qui multiplie les astuces sans tomber dans le maniérisme, C’est eux les chiens glane les prix et enthousiasme les critiques. On lui souhaite le même accueil dans les salles.

Sortie nationale le 19 février

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