Santé mentale. Le CNDH s’indigne

Après les prisons, le CNDH épingle la situation des établissements psychiatriques publics. Les conclusions de cette enquête donnent froid dans le dos. Florilège.

Au pavillon des femmes de l’hôpital psychiatrique de Tétouan, les chambres (insalubres) des patientes sont exposées au regard des voisins. L’hôpital de Berrechid, lui, est quasiment devenu une décharge publique. Ceux de Safi, Khouribga et Meknès doivent être fermés, tout simplement. Et, partout, le rapport préliminaire du Conseil national des droits de l’homme (CNDH), présenté le 11 septembre, parle de “structures avilissantes” qui ne préservent pas la dignité humaine et d’un environnement à “caractère plus asilaire qu’hospitalier”. Ce sont les grandes lignes de ce rapport, fruit d’une mission d’investigation de cinq mois (entre mars et juillet 2012) conduite dans les 27 établissements psychiatriques publics que compte le Maroc. Et le reste est à l’avenant : hygiène des lieux et des patients, alimentation, accueil et encadrement. Selon ce rapport, le Maroc ne dispose que d’une capacité de 1725 lits alors que trois structures récentes n’ont jamais ouvert leurs portes (Tiznit, Nador et Hay Mohammadi à Casablanca). Pire, ils sont seulement 172 psychiatres du public à assurer tout le service, avec de grandes disparités dans la répartition géographique. Car, si 61 parmi eux travaillent dans les seules villes de Casablanca et Rabat, d’autres villes comme Laâyoune ou Safi ne disposent que d’un seul spécialiste. L’Etat n’embauche plus aucun psy et rares sont les structures où l’on retrouve une assistante sociale. La solution préconisée par le CNDH ? Une grande mise à plat de tout le système.

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