Arts. Galères de galeristes

En ce début 2012, plusieurs galeries ont mis la clé sous la porte. Le marché de l’art marocain, qui a explosé ces dernières années, serait-il à bout de souffle ?

“L’année 2011 a été catastrophique pour le marché de l’art marocain”, déplore Nawal Kettani, propriétaire de la galerie Arcanes à Rabat. Crise économique mondiale, Printemps arabe, chamboulements politiques nationaux… ont éloigné les collectionneurs et amateurs d’art des galeries. Victime de cette crise et en proie à de grosses difficultés financières, Arcanes devra fermer à la fin du mois. “On ne pouvait plus supporter nos charges. On s’est démené pour présenter de nouveaux artistes très talentueux. Le public était au rendez-vous mais pas les acheteurs. Dans cette situation, l’appui des institutions aurait pu nous être utile…”, explique Nawal Kettani. Même ville, autre topo : il y a un mois, c’était au tour de la galerie AB de s’éteindre. “Cette fermeture a été motivée par des raisons personnelles”, affirme Abla Ababou, propriétaire du lieu. Quant à la galerie CMOOA, elle a également quitté la ville pour s’expatrier à Casablanca, une migration “prévue de longue date, car nous attendions que la galerie de Casablanca soit aménagée”, nous explique Farid Ghazaoui, son directeur des ventes. A Casablanca, deux galeries emblématiques, dont une parmi les plus anciennes, seraient également sur le point de déposer le bilan. Si ce n’est pas un début de crise, ça y ressemble vraiment…

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