La Russie a-t-elle piégé Donald Trump?

Selon un document de renseignement non authentifié, Donald Trump aurait été filmé à son insu par les services secrets russes. Les révélations ne s'arrêtent pas là. Détails.

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Crédit : AFP

La Russie est-elle en possession d’une vidéo compromettante de Donald Trump. C’est l’une des questions que suscite la révélation d’un rapport publié par le site américain BuzzFeed. Le document fait également des révélations sur la relation ambiguë qu’a entretenue le nouveau président américain avec le pouvoir Russe tout au long de sa campagne.

La semaine précédent la publication du rapport, les renseignements américains avaient dévoilé à Barack Obama et son successeur son contenu. Le document de 35 pages, constitué de notes compilées par un ancien agent du MI6 britannique, expose les liens profonds entre la campagne de Donald Trump et le Kremlin. Les médias outre-Atlantique affirment cependant que ce rapport circule au plus haut niveau de la communauté du renseignement américain depuis des mois, et était donc un secret de Polichinelle parmi les journalistes et les officiels à Washington.

Une vidéo compromettante sur Donald Trump filmée à Moscou ?

Le rapport révèle également Moscou détient en sa possession un dossier compromettant sur le président élu des Etats-Unis. Les informations récoltées par le FSB , les renseignements russes, incluent notamment des détails sur la vie personnelle et sexuelle de Donald Trump, mais aussi des informations financières sur ses affaires.

Ainsi, lors d’un voyage à Moscou en 2013, Donald Trump aurait ainsi réservé la suite présidentielle de l’hôtel Ritz-Carlton où avait séjourné le couple Obama. Il aurait ensuite demandé à des prostituées d’uriner sur le lit devant ses yeux. Le FSB disposerait d’un enregistrement vidéo de cet épisode. On apprend par ailleurs que Donald Trump aurait régulièrement eu recours aux services de prostituées lors de ses visites en Russie.

Toujours d’après le rapport, les autorités russes auraient proposé à Donald Trump des opportunités d’affaires. Celles-ci sont décrites dans le document comme des « tentatives de corruption » en vue de gagner sa confiance. Les informations présentées à Barack Obama et son successeur montrent également que les services russes disposent d’information sur les deux candidats à la dernière présidentielle américaine, bien que seules celles concernant la candidate démocrate aient été publiées par Wikileaks.

Les échanges d’informations « extrêmement utiles » entre Trump et le Kremlin

Le soutien du Kremlin à Donald Trump s’étend sur une période d’au moins 5 ans selon le rapport. Une période durant laquelle le FSB a également profité des multiples visites de Trump dans le pays pour constituer un dossier d’informations compromettantes sur celui qui était encore candidat à l’époque.

Les renseignements russes auraient notamment alimenté la campagne de Trump en informations sur la campagne de ses adversaires, notamment Hillary Clinton. Les renseignements récoltés sur elle par les services russes remonteraient à l’époque où son mari était président des Etats-Unis. Ils contiennent notamment des enregistrements et des conversations téléphoniques révélant l’inconstance de ses positions privées et publiques sur plusieurs sujets. En échange de ces informations, Trump aurait mis de côté le dossier ukrainien durant sa campagne. L’équipe de campagne du candidat républicain aurait quant à elle, fourni au FSB des informations sur les oligarques russes et leurs familles aux Etats-Unis.

Une source proche de Trump explique que ces échanges d’informations ont été « extrêmement utiles » à la campagne du magnat de l’immobilier, qui a entretenu des liens avec le Kremlin tout au long de la course à la Maison-Blanche. Ainsi, Carter Page, conseiller de Donald Trump, aurait tenu des rencontres secrètes avec plusieurs officiels de haut rang à Moscou au cours desquelles il a notamment été question de la coopération énergétique avec la Russie, ou encore la levée des sanctions décidées contre Moscou dans le cadre de la guerre en Ukraine. La note date de juillet 2016, bien avant les élections.

Trump et le Kremlin nient les révélations

Le  11 janvier, le Kremlin a nié les révélations des médias américains concernant ce fameux « dossier compromettant » sur Donald Trump et Hillary Clinton. Dimitri Peskov, le porte-parole du Kremlin, a fustigé une « falsification totale » destinée à faire échouer le rapprochement entre la Russie et les Etats-Unis initié par l’élection de Donald Trump. Le président Trump a également nié ces informations sur Twitter, dénonçant une « chasse aux sorcières« .

A quelques jours de l’investiture de Donald Trump, les réactions de la classe politique américaine ne se sont pas fait attendre. Plusieurs cadres démocrates ont affirmé aux médias américains que ces révélations explosives étaient extrêmement sérieuses et mettaient à mal la confiance dans le processus électoral.

Rarement une élection américaine aura été aussi controversée. Pour rappel, des milliers d’échanges d’emails de campagne d’Hillary Clinton avaient été publiés par Wikileaks quelques jours avant le scrutin. Le site fondé par Julian Assange aurait obtenu ces documents auprès du gouvernement russe, ce que le Kremlin et Wikileaks démentent formellement.

Dans un rapport rendu public par les services de renseignements américains, on apprend que ces derniers sont maintenant convaincus que la Russie est intervenue dans les piratages qui ont affecté les candidats. La manœuvre aurait été orchestrée sur ordre direct de Vladimir Poutine. En revanche, les auteurs de ce rapport ne se prononcent pas sur les conséquences de ce piratage sur le résultat des élections.

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