Pour les enseignants stagiaires, Benkirane refuse le dialogue

Une enseignante stagiaire menace qu'en cas d'entêtement du Chef du gouvernement, les enseignants-stagiaires pourraient bien se "suicider" ou "s'auto-immoler".

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Abdelilah Benkirane. crédit : Yassine Toumi.

En marge d’une conférence tenue le 4 avril à Casablanca par les enseignants-stagiaires, Myriam El Farrouji, membre de la coordination, a indiqué qu’«alors que des membres au sein du gouvernement cherchent à trouver des solutions pour nous, le Chef du gouvernement ne veut rien entendre et veut nous tenir tête », déplore-t-elle.

Et d’ajouter que « les enseignants-stagiaires n’arrivent plus à supporter ce qui leur arrive et sont prêts à se suicider et à s’auto-immoler si le chef du gouvernement n’annule pas les deux décrets du ministère de l’Education nationale », prévient-t-elle même. 

Depuis le mois de janvier dernier, la tension a monté d’un cran entre les enseignants-stagiaires et le gouvernement. Tout a commencé, en juillet 2015, avec l’adoption de deux décrets émanant du département de Rachid Belmokhtar, ministre de l’Éducation nationale. Le premier instaure un concours permettant l’accès aux postes d’enseignants dans la fonction publique. Quant au second, il revoit à la baisse les bourses mensuelles allouées aux étudiants des centres de formation, qui passent de 2 454,51 à 1 200 dirhams.

Le 29 mars, le secrétaire général du PAM, Ilyas El Omari, a rencontré des membres de la Commission nationale des professeurs stagiaires et leur a promis de trouver une solution. Suite à cet épisode, les groupes parlementaires USFP et PAM à la Chambre des conseillers ont demandé, via une question écrite, au ministre de l’économie et des finances Mohamed Boussaid s’il existe une possibilité «légale et technique» de faire passer un seul concours aux enseignants-stagiaires pour ensuite les embaucher en deux temps (un premier groupe en 2016 et un autre en 2017). Le ministre a rétorqué que cette possibilité ne «nécessiterait [qu’]un décret ou un arrêté ministériel» qui en fixerait les modalités, suscitant à son tour l’ire du Chef du gouvernement.

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