Aux Etats-Unis, des enfants séparés de force de leurs parents sans-papiers

A cause de la nouvelle politique américaine de "tolérance zéro", 2 000 enfants ont été séparés de leurs parents sans papiers à la frontière mexicaine. Une nouvelle qui a suscité la polémique sur la toile.

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Crédit: Crédit : capture d'écran vidéo AFP

L’administration américaine a révélé le 15 juin que sa nouvelle politique de tolérance zéro à la frontière avec le Mexique avait conduit depuis mi-avril 2 000 enfants à être séparés de leurs parents, arrêtés pour être entrés illégalement aux Etats-Unis. Une nouvelle qui a créé un tollé sur la toile.

Le rythme des séparations s’est nettement accéléré depuis début mai, lorsque le ministre de la Justice Jeff Sessions a annoncé que tous les migrants passant illégalement la frontière seraient arrêtés, qu’ils soient accompagnés de mineurs ou pas. Or les enfants ne peuvent être envoyés dans la prison où sont détenus leurs proches, ce qui conduit aux séparations.

« Humanité zéro »

Cette politique migratoire a été vivement décriée par l’opposition démocrate, se révoltant contre ce qu’elle estime être une manipulation et une politique qui provoque le malaise jusque dans les rangs républicains. « Ils appellent cela tolérance zéro mais un meilleur nom est humanité zéro et il n’y a absolument aucune logique pour cette politique », a déclaré le sénateur Jeff Merkley (Oregon), à la tête d’un groupe d’élus démocrates qui a visité la frontière.

Après avoir visité un supermarché transformé pour l’occasion en centre d’accueil pour 1.500 enfants de migrants, M. Merkley a affirmé que « blesser des enfants pour s’en servir de levier législatif est inacceptable ». « C’est diabolique », a-t-il martelé.

Une politique migratoire assumée

Pour autant, la Maison Blanche revendique ouvertement cette politique de « tolérance zéro », sans en nier l’aspect dérangeant. « Personne n’aime voir des bébés arrachés des mains de leur mère », a dit une proche conseillère de Donald Trump, Kellyanne Conway, sur la chaîne NBC, dimanche 17 juin.

Dans le camps même des républicains, certains n’ont pas hésité à dénoncer cette pratique. Dans une rare incursion sur la scène politique, Melania Trump a elle également fait part de son indignation, affirmant « détester voir des enfants séparés de leur famille et espère que les deux camps du Congrès pourront enfin tomber d’accord pour faire aboutir une réforme réussie de l’immigration », a affirmé à CNN la directrice de la communication de la Première dame, Stephanie Grisham. « Elle pense que nous devons être un pays qui respecte toutes les lois mais aussi un pays qui gouverne avec coeur », a-t-elle ajouté.

Divisés, les républicains semblent finalement prêts à présenter la semaine prochaine deux propositions de loi : l’une satisfaisant leur aile dure et l’autre tentant de réconcilier modérés et conservateurs mais incluant les demandes de Donald Trump, notamment une enveloppe de 25 milliards de dollars pour construire un mur à la frontière mexicaine. Ce texte comprendra un amendement s’assurant « que les mineurs accompagnés appréhendés à la frontière ne soient pas séparés de leurs parents », selon une source républicaine.

(Avec AFP)