Sur le plan diplomatique, le football marocain et ses exploits ont permis de positionner le pays en tant que puissance africaine. Le constat fait aujourd’hui l’unanimité. En effet, que certains le veuillent ou non, la mobilisation des instances footballistiques du pays sur tous les fronts a fini par chambouler les calculs des uns et des autres, battant en brèche leurs manœuvres et règlements de compte.
A commencer d’abord par l’élection du président de la FRMF, Fouzi Lekjaâ, au Comité Exécutif de la CAF et de la FIFA, ce qui a très bien placé le Maroc sur l’échiquier footballistique. Très vite, le Maroc est parvenu à réformer les statuts de la CAF pour faire avorter toute tentative des milices du Polisario de participer à des compétitions continentales.
Voté à l’unanimité, l’amendement à l’article 4 interdit désormais à tout pays non membre de l’ONU d’être admis au sein de la CAF. Ensuite, en quelques années, le Maroc est devenu le carrefour des différents événements, les meetings, les sommets et les congrès sportifs de haut niveau en Afrique. On rappelle ainsi la tenue au Maroc de la CHAN 2019, la CAN Futsal 2020, la CAN féminine 2022, la CAN U23…
De même, en décembre prochain, la cérémonie de remise des récompenses du football africain, les CAF Awards 2023, aura lieu au Maroc. “Après l’événement réussi qui a vu le Sénégalais Sadio Mané et la Nigériane Asisat Oshoala sacrés meilleur joueur et meilleure joueuse à Rabat, l’année dernière, la CAF distinguera une nouvelle fois les acteurs majeurs du football africain lors d’une cérémonie de prestige dans le Royaume chérifien”, a indiqué la CAF dans un communiqué publié sur son site Internet.
Et d’ajouter que les Awards récompenseront les meilleurs joueurs des clubs et les internationaux qui se sont illustrés lors de la saison écoulée, avec en point d’orgue le couronnement des Joueurs Africains de l’Année dans les catégories masculine et féminine.
Joe Biden aussi
Par ailleurs, la CAF a signalé que plusieurs autres distinctions seront en jeu, notamment celles du Joueur interclubs de l’année, le Jeune joueur de l’année, l’Équipe nationale de l’année, l’Entraîneur de l’année, le Club de l’année et le But de l’année.
De là on comprend que le Maroc constitue aujourd’hui pour la CAF l’espace idéal, mais surtout sûr, pour l’organisation de ses grands événements. Rappelons aussi le nombre de légendes du foot qui se sont habituées à répondre à l’invitation du Maroc pour animer des matchs de gala à Laâyoune, dont certaines se sont reconverties en dirigeants politiques.
On retrouve l’Ivoirien de Chelsea Didier Drogba, qui est intervenu dans la crise politique en Côte d’Ivoire en 2005, George Weah, devenu président du Libéria depuis décembre 2017, ou encore Romario, une figure de la droite brésilienne depuis 2009, et surtout le grand Diego Maradona, symbole de la résistance alter-mondialiste, surnommé le “Che Guevara” du football.
On peut citer aussi Achraf Hakimi, nouvelle coqueluche du football marocain, qui a offert son maillot au président de la RDC, Félix Tshisekedi, lors du match des phases éliminatoires de la Coupe du Monde 2022 qui s’est déroulé à Kinshasa le 25 mars 2022.
En plein sommet USA-Afrique, Joe Biden, lui, n’a pas voulu apparemment rater la demi-finale Maroc-France, en regardant le match à la Maison-Blanche en compagnie de la délégation marocaine présidée par le Chef du gouvernement Aziz Akhannouch. La symbolique est certainement forte, et illustre encore une fois le rôle du foot dans l’espace diplomatique.
