Le Maroc connaît une transformation notable de son marché de l’emploi, portée par une dynamique d’industrialisation et de diversification des secteurs économiques, notamment dans l’aéronautique, l’automobile, les technologies de l’information et les énergies renouvelables.
Parallèlement, les initiatives gouvernementales, telles que le Plan d’accélération industrielle et les stratégies de développement durable, créent un environnement propice à l’émergence de nouveaux métiers et de nouvelles compétences.
Cette évolution rapide impose aux établissements d’enseignement supérieur de réviser en profondeur leurs programmes pour anticiper les besoins du marché et accompagner les jeunes dans la construction de parcours professionnels alignés avec les attentes des entreprises.
Des cursus taillés pour le marché
“Les entreprises évoluent dans un environnement de plus en plus compétitif et incertain. Elles recherchent des compétences techniques, mais aussi des leaders capables de comprendre la complexité des enjeux mondiaux”
Les écoles supérieures et universités marocaines jouent aujourd’hui un rôle déterminant en se positionnant comme des acteurs de premier plan dans l’offre de formation aux métiers d’avenir. Elles adaptent continuellement leurs cursus pour répondre aux mutations de l’économie et aux exigences des employeurs.
“Les entreprises évoluent dans un environnement de plus en plus compétitif et incertain. Elles recherchent désormais des talents dotés de compétences techniques avancées, mais aussi des leaders capables de comprendre la complexité des enjeux mondiaux”, explique Nicolas Arnaud, doyen de l’Université Internationale de Rabat (UIR).
Ainsi, l’UIR a instauré un Corporate Advisory Board (CAB), un organe de gouvernance réunissant des entreprises marocaines et internationales de renom, qui réévalue annuellement les programmes afin de garantir leur adéquation avec les besoins du marché.
“Nos programmes sont actualisés pour intégrer les compétences de demain, notamment dans l’IA, le Big Data, la cybersécurité, (…) ainsi qu’en abordant des thématiques telles que la décarbonation, l’hydrogène vert…”
Chez LCI Éducation Maroc, l’adaptation aux évolutions du marché est également une priorité : “Nos programmes sont régulièrement actualisés pour intégrer les compétences de demain, notamment dans les domaines de l’intelligence artificielle, du Big Data, de la cybersécurité, de l’ESG (Environnement, Social, Gouvernance), ainsi que dans le développement durable, en abordant des thématiques telles que la décarbonation, l’hydrogène vert, l’inclusion, l’éthique et l’égalité”, indique Bouchra By, directrice générale du groupe LCI Éducation Maroc.
Ce groupe, qui rassemble des institutions de référence comme HEM et le Collège LaSalle Maroc, avec 65 ans d’expérience en éducation canadienne, adopte une “approche proactive” pour adapter ses programmes de formation aux exigences du marché de l’emploi.
Nouvelles filières pour de nouveaux métiers
L’adaptation des formations ne se limite pas à la mise à jour des cursus existants, elle se traduit également par le développement de nouvelles filières. Face à l’évolution des métiers et aux besoins spécifiques de l’économie marocaine, les établissements proposent désormais des parcours inédits et spécialisés.
“Ces dernières années, nous avons lancé un master en Finance Internationale, un autre en Project Management & Innovation, ainsi qu’un triple bachelor menant à un diplôme en partenariat avec HEC Montréal et l’IÉSEG Paris”, indique Nicolas Arnaud. Ce type de programme vise non seulement à répondre aux besoins techniques, mais aussi à favoriser le développement des soft skills indispensables dans le monde professionnel actuel.
De son côté, LCI Éducation Maroc met l’accent sur des domaines stratégiques comme le droit des affaires et le management du sport, des formations développées en partenariat avec des institutions prestigieuses, notamment la Fédération Royale Marocaine de Football (FRMF).
“HEM Business School a introduit de nouvelles filières, dont un programme en anglais, ainsi que des masters en horaires aménagés pour les professionnels. Au Collège LaSalle, nous avons renforcé les filières liées au design digital, à la gestion de projets numériques et à l’hôtellerie”, précise Bouchra By. Elle ajoute : “Ces filières sont conçues pour répondre aux attentes spécifiques de secteurs clés en pleine transformation, tout en offrant aux étudiants des compétences directement mobilisables dans leur future carrière”.
Mieux armer les lauréats de demain
Les écoles marocaines se montrent également réactives face aux transformations du marché, s’efforçant de former des cadres capables de relever les défis imposés par les mutations technologiques, écologiques et géopolitiques.
À l’UIR, l’accent est particulièrement mis sur l’“hybridation des compétences”, une approche qui vise à former des leaders polyvalents, capables de saisir les enjeux au-delà de leur domaine d’expertise technique.
“Être un bon leader ne se résume pas à maîtriser le management, mais implique aussi de comprendre les dynamiques géopolitiques, technologiques et culturelles qui influencent le monde des affaires”, explique Nicolas Arnaud, doyen de l’UIR. Il ajoute que l’université dispose d’enseignants-chercheurs “à la pointe de l’innovation”, qui vont au-delà de la transmission des savoirs pour les produire, avant de les enseigner aux étudiants. “La Rabat Business School (RBS) est unique en Afrique, avec plus de 70 professeurs de plus de 20 nationalités, une rareté à l’échelle mondiale”, souligne-t-il.
LCI Éducation Maroc, pour sa part, place l’innovation pédagogique au centre de sa mission pour préparer les étudiants à un marché de l’emploi en constante évolution. “Nous intégrons des méthodes de formation adaptées aux nouveaux métiers et aux compétences nécessaires pour réussir dans des secteurs en transformation”, indique Bouchra By.
Elle précise qu’à HEM Business School, par exemple, les étudiants sont sensibilisés aux nouvelles lois de finances, aux réformes et restructurations économiques, ainsi qu’aux dynamiques de l’économie émergente. Un enseignement qui les aide à mieux comprendre les actualités économiques et politiques au Maroc et renforce ainsi leur employabilité.
Écoles et entreprises : une synergie gagnante
Pour garantir une adéquation entre l’offre de formation et les exigences du marché, les établissements d’enseignement supérieur maintiennent des liens étroits avec les acteurs économiques et les représentants des secteurs industriels.
À l’UIR, la veille sur les évolutions du marché de l’emploi est assurée par des dispositifs comme le Corporate Advisory Board et l’International Advisory Board, qui réunit des doyens de business schools internationales.
“Cette veille se fait également de manière informelle, au quotidien, grâce à nos managers de programmes et à nos directions”, précise Nicolas Arnaud. “Nous rencontrons régulièrement des dirigeants d’entreprises, ce qui nous permet de sentir les évolutions du marché et de les intégrer lors de l’actualisation de nos programmes”, poursuit-il.
LCI Éducation Maroc mise également sur un réseau de plus de 120 entreprises partenaires, ainsi que sur ses collaborations avec les autorités de tutelle, pour affiner ses programmes.
Ces partenariats garantissent une “réactivité accrue dans l’adaptation des cursus” et permettent aux étudiants de bénéficier de stages, d’opportunités de réseautage, et d’une immersion concrète dans le milieu professionnel. “Nos liens avec les entreprises nous permettent de rester en phase avec les besoins du marché et de former des diplômés immédiatement opérationnels”, affirme la directrice du groupe.