Le 5 février, lors d’une conférence de presse à Lisbonne, le patron de Ryanair Michael O’Leary avait annoncé que la compagnie envisageait de réduire ses opérations dans les aéroports français si Paris augmentait cette taxe.
“La France est déjà un pays à forte fiscalité et, par conséquent, si elle augmente encore des taxes déjà élevées, nous réduirons probablement notre capacité” au départ et à destination des aéroports français, avait déclaré O’Leary. “La France est à contre-courant”, d’autres pays en Europe réduisant les taxes sur l’aviation, avait-il encore souligné.
Porto et Marrakech touchées
La disparition prévue à partir du 29 mars de ces deux lignes reliant l’aéroport de Vatry à Porto (Portugal) et Marrakech (Maroc) “aura des conséquences néfastes pour l’ensemble de notre territoire”, alors que ces deux lignes représentaient 85% du trafic passagers de l’aéroport l’an dernier, a prévenu le département français de la Marne dans un communiqué.
“La décision à courte vue du gouvernement français de plus que doubler les taxes passagers, qui étaient déjà excessives, à compter du 1er mars, ne pouvait pas arriver à un plus mauvais moment”, a écrit Ryanair dans un courrier du 21 février adressé au directeur de l’aéroport de Vatry et dont l’AFP s’est procuré jeudi une copie.
“Par conséquent, Ryanair a été contraint de revoir ses capacités en France” avant la saison été-hiver 2025, en vue d’en transférer certaines vers d’autres pays de son réseau présentant des coûts moins élevés, a poursuivi la compagnie.
La décision de Ryanair “concernerait plusieurs aéroports” régionaux en France, selon le département de la Marne.
La compagnie n’avait pas réagi jeudi en début d’après-midi aux sollicitations de l’AFP.
Le budget français pour 2025 comprend une augmentation de la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA), passée à 7,4 euros contre 2,63 euros auparavant pour les vols intérieurs ou vers l’Europe.
L’Union des aéroports français (UAF) a mis en garde mercredi contre le risque de voir les compagnies aériennes à bas coûts, qui pèsent plus de 99% de l’activité des aéroports de Beauvais (nord), Carcassonne, Béziers et Nîmes (sud), se détourner de la France en raison de l’augmentation de cette taxe.
Le gouvernement ne compte pas revenir sur cette hausse applicable depuis le 1er mars, a déclaré vendredi le ministre français des Transports Philippe Tabarot, tout en indiquant n’être pas favorable à ce qu’elle devienne pérenne.