Le bâtiment, situé au 9-11, boulevard de la Résistance, quartier Mers Sultan à Casablanca, “a été soigneusement restauré et transformé en un espace muséal afin de préserver et de valoriser le patrimoine de Casablanca, offrant aux visiteurs une plongée dans le passé de la ville”, indique la Fondation nationale des musées (FNM) dans un communiqué.
Pour son ouverture, le musée présentera les sculptures de l’artiste marocaine Ikram Kabbaj, “dans un dialogue harmonieux entre ses œuvres et l’espace environnant”, précise la même source.

Ce projet est le fruit d’un partenariat entre le ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, la commune de Casablanca, la préfecture de l’arrondissement de Mers Sultan et la FNM, avec le soutien de la wilaya de la région Casablanca-Settat, la Fondation TGCC et l’Orchestre philharmonique du Maroc (OPM).
La rénovation de la Villa Carl Ficke, transformée en Musée de la Mémoire de Casablanca, a été effectuée par Casa Aménagement pour un budget de 25 millions de dirhams. Cette initiative fait partie du plan d’action communal de Casablanca pour la période 2022-2027, visant à valoriser et préserver le patrimoine culturel et historique de la ville.
Monument historique
Pour rappel, l’histoire de cette villa néoclassique surplombant la colline de Mers Sultan est d’abord l’histoire d’un homme, Carl Ficke. Ce patron d’une maison de commerce allemande installé à Casablanca depuis la fin du 19e siècle l’a fait construire au début du 20e siècle. C’est l’autodidacte Ulysse Tonci qui en signe l’architecture.
Durant la colonisation, l’homme d’affaires allemand était considéré comme l’une des “bêtes noires” des Français. Soupçonné d’espionnage, il a été condamné à mort et exécuté le 28 janvier 1915.
Pendant la Première Guerre mondiale, le parc de la villa a servi de camp pour les prisonniers allemands, puis l’administration française a transformé le bâtiment en maison d’accueil pour des enfants en souffrance, avant d’édifier dans le parc un collège, Khenata Bent Bekkar, vers 1920.