Droit de grève : l’UMT claque la porte du Parlement et dénonce un passage en force

L’UMT a annoncé son retrait de la session législative consacrée à l’examen et au vote du projet de loi encadrant le droit de grève. Un acte de protestation contre ce que la centrale syndicale considère comme un passage en force du gouvernement.

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Des membres de l'Union marocaine du travail (UMT) quittent le Parlement, le 3 janvier 2025.

Le bras de fer entre le gouvernement et les syndicats sur le projet de loi encadrant le droit de grève prend une nouvelle tournure.

Ce lundi 3 février, le groupe de l’Union marocaine du travail (UMT) à la Chambre des conseillers a annoncé son retrait de la session législative, consacrée à l’examen et au vote de ce texte, une dernière étape avant la soumission du texte à la deuxième lecture au niveau de la Chambre des représentants, prévue le 6 février. En cause : “le refus du gouvernement d’intégrer les amendements proposés et son obstination à faire passer une loi que les syndicats jugent liberticide”, lit-on dans un communiqué.

Des membres de l’Union marocaine du travail (UMT), au Parlement, le 3 janvier 2025.Crédit: Rachid Tniouni / TelQuel

Depuis son dépôt, le projet de loi n°97.15 encadrant le droit de grève est au centre de tensions croissantes entre l’Exécutif et les syndicats. L’UMT, l’une des principales centrales syndicales du pays, accuse le gouvernement de “fermer la porte à un véritable dialogue social et de forcer l’adoption d’un texte qui remet en cause un droit constitutionnel fondamental”, selon la même source.

Ce projet de loi constitue une menace grave contre le droit de grève, qui est l’un des droits fondamentaux garantis par la Constitution”, estime le groupe parlementaire de l’UMT. Selon la centrale syndicale, le gouvernement aurait “sciemment” évité toute négociation “équilibrée” et “privilégié une approche unilatérale” soutenue par sa majorité parlementaire.

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Pour rappel, l’UMT a appelé à une grève nationale les 5 et 6 février dans les secteurs public et privé. Parmi les principales demandes figure la suspension des discussions et du vote sur le projet de loi réglementant le droit de grève. Les syndicats exigent un temps supplémentaire pour approfondir les débats sur les amendements et engager des négociations urgentes et sérieuses sur l’ensemble du texte. “Afin de permettre un débat approfondi sur les amendements proposés et d’ouvrir des négociations urgentes et sérieuses sur ce projet de loi régissant le dialogue social”, précise un communiqué de l’UMT.

Outre le cadre juridique du droit de grève, les syndicats dénoncent également la dégradation du pouvoir d’achat, la nécessité d’une revalorisation des salaires, ainsi que l’absence d’un dialogue social efficace et contraignant. Ils reprochent au gouvernement de ne pas suffisamment impliquer les partenaires sociaux dans l’élaboration de réformes majeures, estimant que certaines dispositions du texte fragilisent davantage les travailleurs.