Administration pénitentiaire : pourquoi le DG Mohamed Salah Tamek a voulu démissionner

Dans un discours empreint de frustration tenu jeudi 7 novembre à la Chambre des représentants, Mohamed Salah Tamek, délégué général à l'Administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR), a ouvertement envisagé de démissionner. Cet aveu intervient après l'humiliation qu'il estime avoir subie lors d'une séance reportée de la commission de justice, initialement prévue pour discuter du budget de son administration.

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Mohamed Salah Tamek, délégué général à la DGAPR. Crédit: Rachid Tniouni / TelQuel

L’événement, programmé depuis une semaine, a été retardé ce jeudi en raison de l’absence de membres du gouvernement. Tamek, qui était prêt à présenter et discuter du budget dès 14h30, a exprimé un sentiment de discrimination : « D’autres budgets ont été traités différemment, ce qui soulève une question de discrimination », a-t-il déclaré.

“Jamais dans ma vie, ni à l’école, ni dans les prisons, je n’ai été autant humilié”

Mohamed Salah Tamek, délégué général à l'Administration pénitentiaire

Profondément touché, Tamek a décrit l’épisode comme une expérience d’humiliation sans précédent, reflétant non seulement un affront personnel mais aussi un mépris plus large envers l’administration pénitentiaire par la société et l’État marocains. « Jamais dans ma vie, ni à l’école, ni dans les prisons, je n’ai été autant humilié », a-t-il souligné.

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Il a également critiqué le manque de coordination et de communication au sein du gouvernement qui, selon lui, nuit à l’efficacité et au moral.

“Depuis dix ans, personne n’écoute nos préoccupations”

Mohamed Salah Tamek, délégué général à l'Administration pénitentiaire

Tamek a conclu en remettant en question le soutien gouvernemental pour les employés de prison, un sujet selon lui négligé depuis des années : « Depuis dix ans, personne n’écoute nos préoccupations, et je continuerai à parler, mais la rigidité que nous avons rencontrée aujourd’hui au Parlement ne fait qu’entraver notre travail ».

Face à cette situation, Tamek a déclaré avoir sérieusement envisagé de quitter son poste, implorant plus de flexibilité et de respect pour son travail et celui de son administration.