Commission de discipline de la LFP : quelle sanction pour Benatia ?

Rouage important du nouveau projet de l'OM, Medhi Benatia, conseiller sportif du président Pablo Longoria, passe mercredi devant la commission de discipline de la LFP qui pourrait le sanctionner pour ses propos sur l'arbitrage du récent Lyon-Marseille.

Par

Medhi Benatia, conseiller de l'OM. Crédit: DR

L’OM s’est imposé à Lyon (3-2) mais plusieurs décisions d’arbitrage, lors de ce match et lors du précédent contre Nice, ont provoqué la colère de Benatia, descendu dans le couloir des vestiaires du Groupama Stadium, à la demande de Longoria, alors que le score était encore de 0-0.

« Commencez à nous respecter ! Prenez pas les gens pour des cons ! », a-t-il ainsi lancé à l’arbitre Benoît Bastien, en le pointant du doigt.

Un peu plus tard, au micro de DAZN, sa colère était plus froide mais toujours présente. « Il y a trop de choses que je ne peux pas laisser passer, que le président ne peut pas laisser passer. Tu ne peux pas chaque semaine être là et te dire : c’est quand qu’ils vont nous la faire, c’est pas possible », a-t-il lâché.

C’est pour ces phrases que Benatia (37 ans) a été convoqué mercredi par la commission de discipline, qui pourrait lui infliger plusieurs matches de suspension de fonctions officielles. Le dirigeant marseillais ne devrait pas être présent à Paris et sera entendu par visio-conférence. L’OM devrait en revanche envoyer une équipe juridique au siège de la LFP.

En privé, le dirigeant marseillais assure avoir « simplement dit ce qu’il avait à dire », alors que l’ensemble de l’état-major du club, qui relève qu’il n’y a eu ni insulte ni geste menaçant, lui a apporté son soutien.

« Medhi Benatia est un directeur sportif de très haut niveau, le meilleur que j’aie eu dans ma carrière », a ainsi déclaré l’entraîneur Roberto De Zerbi. « Je crois qu’il s’est exprimé de façon éduquée. Il a fait valoir notre opinion et je crois qu’il n’a rien dit de mal », a ajouté le technicien italien.

à lire aussi

Benatia a aussi derrière lui l’ensemble des supporters de l’OM, convaincus d’avoir trouvé avec l’ancien joueur de la Juventus Turin et du Bayern Munich un dirigeant capable de défendre leur club et séduits par son travail pendant le mercato. Son rôle a en effet été déterminant dans les arrivées cet été de De Zerbi, Adrien Rabiot ou Pierre-Emile Hojbjerg.

Les supporters savent également que Benatia est un ancien du club, où il a fini sa formation sans jamais avoir sa chance en équipe première, même lors du fameux « match des Minots » au Parc des Princes en 2006, ce qu’il reproche encore aujourd’hui à José Anigo, qui était alors l’entraîneur.

Parti de Ligue 2, il a ensuite grimpé les échelons pour vivre une très belle carrière, marquée par des passages dans de grands clubs, comme l’AS Rome, la Juventus ou le Bayern, où il a connu Hojbjerg.

Revenu à l’OM en novembre dernier avec un rôle de conseiller et un statut de prestataire calqué sur celui de Luis Campos au Paris SG, l’ancien capitaine du Maroc, brièvement devenu agent à la fin de sa carrière de joueur en 2021, était depuis cette date une présence discrète au bord des terrains d’entraînement de l’OM et en tribune officielle aux côtés de Longoria.

Jusqu’à son coup d’éclat à Lyon, le dirigeant au look sobre et impeccable s’était surtout signalé au grand public en février par une interview lors de laquelle il avait durement remis en cause le professionnalisme de Jonathan Clauss, là encore avec le soutien de sa direction.

Benatia est d’ailleurs un choix personnel de Longoria, qui l’avait côtoyé à la Juventus quand l’un y était encore joueur et l’autre jeune dirigeant.

Selon une source au sein du club, Longoria voit en Benatia le modèle de la future génération de directeurs sportifs, ancien joueur, jeune, curieux de tout et « qui connaît les dynamiques de mercato et ce qui se passe dans un vestiaire de club de haut niveau ».

Avant de l’engager, Longoria avait pris l’avis de Fabio Paratici, ancien directeur sportif de la Juve qu’il considère comme un modèle, qui a confirmé son intuition selon laquelle le Marocain était « fait pour être directeur sportif ».