Prisons : développement de programmes pour réinsérer les détenus mineurs

Le Délégué général à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion, Mohamed Salah Tamek, a indiqué, lundi à Fès, que l’institution avait élaboré des programmes pour réhabiliter les détenus mineurs et leur permettre de s’intégrer dans la société.

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Fin 2020, ils étaient 22   200 définitivement condamnés et contraints par corps pour des peines inférieures à deux ans, soit 48,14% de la population carcérale. Crédit: FADEL SENNA / AFP

Intervenant à l’ouverture de la rencontre nationale consacrée au suivi de la mise en œuvre des assises nationales sur la protection des enfants en contact avec la loi sous le thème “Protection des enfants en contact avec la loi”, Tamek a souligné que les détenus mineurs bénéficiaient de programmes de formation professionnelle et du droit de poursuivre leurs études dans les différents cycles d’enseignement.

Dans le même contexte, il a noté que 60 centres pédagogiques avaient été mis en place dans les différents établissements pénitentiaires, dotés de tous les équipements nécessaires pour la mise en œuvre de ces programmes, ajoutant qu’au cours de l’année dernière, 1107 mineurs ont bénéficié d’une formation professionnelle et 78 autres d’une formation agricole.

Concernant l’éducation formelle dans ses différents niveaux, le Délégué général à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion a indiqué que 421 mineurs en ont bénéficié, soit 17% du total des détenus mineurs, ajoutant que 183 mineurs ont profité du programme d’alphabétisation au cours de l’année 2022-2023.

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Dans le domaine du divertissement et du sport, il a relevé que la Délégation générale avait doté les espaces des établissements pénitentiaires des équipements nécessaires et mis en œuvre des activités qui ont profité aux détenus mineurs, dont le forum d’été pour mineurs, qui est organisé chaque année en parallèle au programme “Vacances pour tous” initié par le ministère de la Jeunesse.

S’agissant des soins de santé, le responsable a indiqué que les détenus mineurs ont bénéficié au cours de l’année 2023 de 9352 examens médicaux, de 1528 prestations de soins bucco-dentaires et 1.456 séances individuelles de soutien psychologique, en plus des campagnes de prévention ciblant cette catégorie de détenus, et ayant profité à 7037 mineurs.

Dans le cadre de l’ouverture sur la société civile, il a mis l’accent sur les partenariats avec l’association Tibu Africa visant à diffuser la culture de la pratique du sport parmi les détenus mineurs pour faciliter leur intégration sociale.

Tamek a révélé, à cette occasion, qu’à la date du 5 juin, 1069 mineurs séjournaient dans les établissements pénitentiaires, dont 4% de sexe féminin, soulignant qu’un quart de ces détenus sont placés au centre de réforme et de rééducation d’Aïn Sebaa à Casablanca, et le reste est réparti entre 42 établissements pénitentiaires, notant que l’âge moyen de ces détenus mineurs est de 17 ans.

Il a souligné que l’approche de rééducation constituait l’un des piliers de l’approche marocaine relative au traitement des mineurs, dans le but de leur fournir les moyens nécessaires à leur réinsertion dans la société, tout en respectant leur vie privée lors de l’application de la peine.

“Dépasser le paradoxe” entre la loi et la pratique

De son côté, le coordonnateur de la fondation Mohammed VI pour la réinsertion des détenus, Abdelouahed Jamali Idrissi, a souligné que la protection des enfants était l’affaire de tous les secteurs et composantes de la société, ajoutant que cette démarche exige une vision commune sur les problématiques juridiques qui se posent et les solutions à envisager.

Il a mis l’accent sur la nécessité de “dépasser le paradoxe” entre la loi et la pratique concernant les différentes approches sur le système de protection juridique des enfants.

Le programme de la première journée de cette rencontre, initiée en collaboration avec le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) et avec l’appui de l’Union européenne, comprend des séances plénières au cours desquelles seront présentés l’état des lieux des différentes étapes ainsi que les problématiques et les défis les plus importants liés aux questions de l’enfance.

Le deuxième jour de cet événement comprend des ateliers thématiques consacrés notamment à l’examen et à la discussion des indicateurs d’efficacité pour une prise en charge judiciaire optimale des enfants en contact avec la loi, à la prise en charge des enfants en situation difficile en dehors des centres de protection de l’enfance et à la situation des enfants placés dans des institutions pénitentiaires.

(avec MAP)