Aïd Al-Adha : entre tradition et crise économique

L’Aïd Al-Adha, fête religieuse majeure, est cette année au cœur d’un débat inédit. En cause, la flambée des prix des moutons sacrificiels qui met à rude épreuve le budget de nombreuses familles, comme le montre un récent sondage réalisé sur les réseaux sociaux par le Centre marocain pour la citoyenneté (CMC) auprès de plus de 1000 personnes entre le 21 et le 31 mai.

Par

Yassine Toumi / TelQuel

Selon l’enquête, 75,3% des Marocains sont responsables de l’achat du mouton, une charge financière majoritairement assumée par les hommes (87%).

Pour près de la moitié d’entre eux (49,7%), cette dépense, puisée directement sur leur salaire mensuel, représente un véritable sacrifice. D’autres puisent dans leurs économies (29,6%), contractent des prêts auprès de connaissances (5,3%) ou comptent sur l’aide familiale (3,7%) pour financer l’achat.

48% des Marocains envisagent de renoncer à célébrer l’Aïd Al-Adha, selon le rapport du CMC

Conséquence directe de cette inflation, 55% des sondés déclarent avoir du mal à assumer les dépenses liées à l’Aïd, 23% supplémentaires trouvent cela “relativement difficile”, et 48% envisagent même de renoncer à la célébration cette année. Un chiffre alarmant qui témoigne de l’ampleur de la crise, d’autant plus que 57% des personnes interrogées pensent que l’annulation de l’Aïd les soulagerait d’une pression financière importante.

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La colère gronde également contre le gouvernement, accusé par 64% des Marocains de favoriser les éleveurs au détriment des consommateurs. 75% des Marocains ne croient pas en l’efficacité des mesures prises pour contenir les prix, 82% réclament un soutien financier direct aux familles plutôt qu’aux importateurs et 85% s’attendent à ce que les prix des moutons soient encore plus élevés cette année.

Face à cette situation critique, l’Aïd Al-Adha 2024 s’annonce comme un véritable test social pour le Maroc, surtout que 60% des sondés pensent que les familles marocaines ne peuvent pas renoncer à l’achat du mouton, même si cela représente un fardeau financier.