ONU : la feuille de route de Omar Zniber pour réformer le Conseil des droits de l’Homme

À l’occasion de sa présidence périodique du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, l’ambassadeur marocain Omar Zniber a tenu une rencontre avec un cercle limité de médias. TelQuel y était.

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L'ambassadeur, représentant permanent du Maroc à Genève, Omar Zniber. Crédit: DR

Dès sa première allocution en tant que président de la 55e session du Conseil onusien des droits de l’Homme, le représentant permanent du Maroc à Genève, Omar Zniber, n’a pas hésité à annoncer la volonté de Rabat de réformer l’instance durant son mandat. Un plan de réforme suivant une “perspective globale”, présenté à Genève devant un groupe limité de médias, dont TelQuel.

Sur l’organisation du Conseil, Zniber a mis en avant “le nombre excessif de mécanismes adoptés par le Conseil”, rappelant que “les procédures spéciales dépassent les soixante, ce qui a incité certains États membres à appeler à la fusion de plusieurs procédures, afin de rationaliser l’action du Conseil”.

Idem pour les projets de résolutions déposés auprès du Conseil, qui ont atteint les 34, en cours d’examen et d’étude de la part des États membres”, a-t-il poursuivi, informant que l’instance onusienne est appelée à traiter ces projets dans les six prochaines semaines.

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L’un de ces projets de résolution concerne la situation à Gaza, et a été déposé par le groupement de la coopération islamique, selon l’ambassadeur. Il assure aussi que le Conseil tranchera sur la guerre israélienne sur Gaza, dans le cadre de l’article 7 de l’ordre du jour de la session, dédiée exclusivement à la situation en Palestine.

Dans ce cadre, la session débattra de plusieurs rapports liés à ce conflit, notamment celui du Haut-commissaire aux droits de l’Homme sur la situation dans les territoires occupés, outre deux autres rapports sur la situation en Palestine et dans les colonies”, a-t-il informé.

S’agissant de la promotion des droits de l’Homme, Zniber affirme que la présidence marocaine est consciente de “l’importance de la coopération avec les États membres afin de concrétiser les résolutions du Conseil”. Dans ce sens, le diplomate marocain a fait allusion à des “tentatives de politiser les débats” au sein de l’organisation, disant vouloir lutter contre ces pratiques, pour “garantir un climat sain entre les États membres”. “Certains membres voient leur souveraineté ciblée et craignent une atteinte à leurs affaires internes, alors que d’autres s’engagent à coopérer avec le Conseil, par principe de responsabilité”, a-t-il illustré.

Certains États auraient aussi tenté d’instrumentaliser le Conseil à des fins politiques, selon Zniber, et ce pour servir des agendas hors de ses compétences. “L’impact de ces pratiques demeure insignifiant”, a-t-il minimisé.

Développement pour tous

Pour Omar Zniber, la priorité de l’action du Conseil, durant ce mandat, est de soutenir les efforts en matière de développement social, économique et culturel pour toutes les populations, notamment celles en état de précarité.

Le président du Conseil des droits de l’Homme s’est dit particulièrement préoccupé par le manque d’accès à la santé. “Par exemple, trois milliards d’individus n’ont toujours pas accès aux radiologies”, a-t-il cité.

Selon la vision marocaine, le Conseil onusien des droits de l’Homme doit s’adapter aux défis contemporains, notamment ceux liés à la technologie et à l’intelligence artificielle. Dans sa vision de réforme, Rabat espère voir la même importance accordée aux droits fondamentaux qu’au droit d’accès aux technologies.

L’ambassadeur marocain souligne, enfin, que la volonté du Maroc de réformer cette instance est alimentée par le fait que le Conseil des droits de l’Homme constitue la conscience vive de l’humanité. “Il est donc de son devoir d’adopter des positions fermes,quant aux questions des droits humains. Par conséquent, nous souhaitons, à travers cette réforme, que les États membres assument leurs responsabilités”, a-t-il expliqué.

Et de conclure : “Malgré les différentes crises et les écarts économiques entre les États membres, il est indispensable que toute l’humanité jouisse de ces droits, pour assurer la paix et la sérénité partout dans le monde.”