Stress hydrique : baisse des précipitations de 70% en cinq mois

Le Maroc traverse l’une de ses périodes les plus sèches, révélant une situation alarmante en matière de ressources en eau.

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Le ministre de l’Équipement et de l'Eau, Nizar Baraka, à l’ouverture du Forum Africain des infrastructures, le 12 décembre 2022 à Salé. Crédit: MAP

Nizar Baraka, le ministre de l’Équipement et de l’Eau, a rendu publiques des données préoccupantes : entre le 1er septembre 2023 et le 19 janvier 2024, le Royaume a connu un déficit pluviométrique de 70 %, avec des précipitations variant entre 2 et 148 mm.

La gravité de cette pénurie se manifeste clairement dans les chiffres relatifs aux apports d’eau dans les grands barrages, qui ont chuté de 84 % par rapport à la moyenne annuelle, laissant les réservoirs à un taux de remplissage de seulement 23,14 %. Cette situation critique affecte non seulement l’approvisionnement en eau potable, mais menace également la sécurité alimentaire du pays, la majorité de l’eau stockée étant destinée à l’irrigation agricole.

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Face à cette urgence, le ministère a mis en place une série de mesures pour sécuriser l’approvisionnement en eau. Parmi ces initiatives figurent l’exploitation maximale des eaux superficielles et souterraines, le dessalement et l’interconnexion des bassins hydrographiques pour redistribuer les ressources disponibles. Un projet d’interconnexion particulièrement ambitieux vise à acheminer l’excédent d’eau du bassin de Sebou vers les zones côtières, allégeant ainsi la pression sur les ressources d’autres régions et sécurisant l’approvisionnement en eau de Marrakech.

Le ministère a également lancé des projets de grande envergure, comme la construction d’une station de dessalement à Casablanca, d’un coût de 10 milliards de dirhams, et l’accélération des forages exploratoires pour soutenir les zones rurales. Des mesures réglementaires strictes sont également en place, interdisant les forages non autorisés et renforçant la capacité de dessalement, notamment à Laâyoune.