Prix mondiaux des matières premières industrielles et agricoles : nouvelle baisse attendue en 2024

Charbon, nickel, maïs : les cours mondiaux des matières premières industrielles et agricoles devraient continuer de baisser en 2024, à l'exception notamment de l'uranium, du cuivre, de l'aluminium, ou du cacao, du blé et du tourteau de soja, selon l'indice CyclOpe des marchés internationaux publié mardi.

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Récolte de blé dans la région de Chernihiv, à 120 km au nord de Kiev, le 5 juillet 2019. Crédit: Anatolii Stepanov / AFP / FAO

En 2023, l’indice, qui regroupe les variations des prix des principales matières premières cotées dans le monde, a accusé un recul de 14 points de pourcentage par rapport à celui de 2022 (en dollars).

« Beaucoup des fortes augmentations de 2022, comme le gaz naturel, le lithium ou les cours du fret maritime, avaient fait l’objet d’une bulle, et le destin d’une bulle est d’éclater », a commenté auprès de l’AFP Philippe Chalmin, professeur d’économie à Paris-Dauphine et auteur du rapport de prévision.

Pour 2024, « il y a tant d’incertitudes géopolitiques, climatiques et sanitaires que l’exercice de prévision demeure bien difficile sur des marchés qui réagissent à toutes les tensions de la planète dont ils sont au fond les meilleurs révélateurs », ajoute-t-il dans son rapport.

Pour les minerais et métaux, deux tendances s’opposent avec les minerais de la transition énergétique jugés stratégiques pour les batteries — nickel, lithium ou cobalt — qui devraient rester baissiers, alors que le cuivre pourrait continuer sa progression et « retrouver le seuil des 10.000 dollars la tonne dans le courant même de l’année ».

« La montée en puissance de la demande de métaux ‘stratégiques’ se fait encore attendre », à l’exception du cuivre « appelé à devenir la plus stratégique de toutes les matières premières dans les années à venir » note CyclOpe.

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« En 2023, la demande en lithium et en cobalt a été moins forte qu’anticipé, et la production indonésienne de nickel s’est développée plus rapidement », explique le rapport. Les cours du lithium ont perdu 54% en moyenne en 2023 et ceux du cobalt 46%.

Progression attendue en 2024, celle de l’uranium, soutenu par la reprise du nucléaire et les inquiétudes géopolitiques qui « montent », du Niger au Kazakhstan : début 2024, « l’uranium a passé au comptant la barre des 100 dollars la livre (U305) alors qu’il valait 20 dollars fin 2016 ».

Quant au charbon, dont le prix a beaucoup baissé en 2023, « il devrait continuer à diminuer avec la réduction des achats européens et peut-être aussi chinois ».

Côté produits agricoles, « 2024 sera l’année d’El Nino », phénomène climatique qui se caractérise par des températures anormalement élevées le long du Pacifique sud notamment. L’inconnue principale concerne le Brésil et ses récoltes (soja, maïs, sucre, café, jus d’orange).

En 2024, selon CyclOpe, les cours mondiaux (en dollar) du maïs devraient reculer de 10 points de pourcentage, la graine de soja de 6, le riz de 7, le sucre de 10, le coton de 16, la laine de 14, l’huile de palme de 18 et l’huile de soja de 19.