Maroc-Espagne : partage d’expérience à Rabat sur la gestion des politiques locales entre responsables des deux pays

L’Association marocaine des présidents des Conseils des préfectures et des provinces (AMPCPP) a organisé, lundi à Rabat, un atelier sur la coopération décentralisée entre les collectivités territoriales marocaines et leurs homologues des communautés de l’Andalousie et des Canaries.

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Cet atelier, qui s’inscrit dans le cadre de l’accompagnement de la forte impulsion que connaissent les relations entre le Maroc et l’Espagne, vise à renforcer les relations entre les collectivités territoriales marocaines et espagnoles, et ce, en application des objectifs fixés par l’Association pour la coopération et le partenariat avec les autorités gouvernementales et les organisations non gouvernementales nationales et internationales ayant les mêmes objectifs.

À cette occasion, le président de l’AMPCPP, Abdelaziz Derouiche a mis en avant les relations historiques et authentiques liant le Maroc et l’Espagne et qui ont connu une dynamique soutenue, rappelant que le Maroc est aujourd’hui le premier partenaire commercial de l’Espagne dans le continent africain.

Il a aussi cité la présence de plus de mille entreprises espagnoles au Maroc, outre l’attribution au Maroc, à l’Espagne et au Portugal de l’organisation conjointe de la Coupe du Monde 2030 et qui constitue un évènement historique aussi bien dans sa dimension sportive que dans ses dimensions géopolitique, culturelle, humaine et économique.

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Pour accompagner cet élan que connaissent les relations bilatérales, Derouiche a souligné que “les collectivités territoriales et les conseils des régions et des préfectures des deux Royaumes sont appelés à adhérer à cette nouvelle étape, à travers une coopération décentralisée fructueuse, notant que cet atelier permettra de débattre de l’expérience des deux pays dans ce domaine, d’examiner les moyens de renforcement des relations entre les deux parties et d’échanger les bonnes pratiques en matière de gestion de la chose locale, notamment dans un contexte où les collectivités locales font face, partout dans le monde, aux mêmes défis”.

Par ailleurs, il a relevé que “le chantier de la décentralisation au Maroc a connu lors des dernières années des réformes profondes, ayant permis aux collectivités locales de se positionner en tant qu’acteur principal dans l’accélération de la mise en œuvre de la dynamique économique et dans le renforcement de la démocratie et du développement dans le royaume”.

Pour sa part, Mohamed Chakir, de la Direction générale des collectivités territoriales au ministère de l’Intérieur, a affirmé que la coopération entre les collectivités territoriales du Maroc et de l’Espagne porte sur deux principaux axes, à savoir “les rapports bilatéraux inter-collectivités territoriales et un programme de coopération pour le développement local et régional pour la mise en œuvre du plan stratégique des collectivités territoriales”.

Il a, à cet égard, cité plusieurs accords de jumelages signés avec des collectivités territoriales espagnoles, notamment Rabat-Séville, Rabat-Madrid, Chefchaouen-Ronda, Fès-Cordoba, en plus de la coopération relative aux communes rurales au Maroc et d’une formation dans le domaine de la communication pour la réalisation des plans de communication stratégique.

De son côté, Nada El Jarid, cheffe de la division des relations avec les acteurs non étatiques au ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, a affirmé que le ministère œuvre à renforcer le rôle des collectivités territoriales, “pour appuyer la diplomatie parallèle, notant que les différentes directions travaillent en coordination avec les représentations diplomatiques et les centres consulaires à l’étranger pour appuyer la coopération internationale décentralisée, qui revêt une grande importance dans le renforcement des relations bilatérales”.

À cette occasion, cette dernière a réitéré l’engagement total du ministère en faveur du soutien au renforcement des capacités locales et à l’échange des expériences entre les collectivités territoriales, dans le cadre d’une vision solidaire, qui permet de s’ouvrir sur la bonne gouvernance et d’améliorer le niveau de vie des citoyens.

La présidente de la “Fédération canarienne des municipalités”, Concepcion Brito Nunez, a, quant à elle, indiqué que “cet atelier est une occasion importante pour explorer les nouvelles opportunités de coopération entre les collectivités locales deux deux pays, et d’échanger des bonnes pratiques pour une meilleure gestion des affaires locales et pour un meilleur développement local”.

Brito Nunez a identifié plusieurs domaines de coopération potentiels entre les collectivités territoriales marocaines et celles de la communauté des Canaries, notamment sur les volets économique et culturel, tout en tirant profit de la proximité géographique entre les deux pays.

Prenant la parole à son tour, le secrétaire à l’action extérieure à l’Union européenne et à la Coopération au gouvernement de la région d’Andalousie, José Enrique Millo Rocher, a salué cette initiative de l’AMPCPP qui vient renforcer la stratégie de coopération solide entre le Maroc et l’Espagne et qui constitue une étape de plus pour travailler conjointement et chercher de nouvelles voies de collaboration et des instruments pour financer cette collaboration.

Il a, en outre, fait part de la volonté des deux parties de consolider davantage ces relations, se disant “convaincu qu’en travaillant ensemble, on peut aboutir à de meilleurs résultats”. L’AMPCPP, créée le 28 janvier 2019, est composée des présidents des Conseils des préfectures et des provinces du Royaume du Maroc. Elle œuvre dans le but de créer une instance leur permettant de contribuer efficacement au renforcement du processus de décentralisation administrative et de concrétisation du chantier de la régionalisation avancée au Maroc, tout en renforçant la dynamique associative des collectivités territoriales marocaines.

(avec MAP)