Station de dessalement à Casablanca : le Conseil des ministres espagnol approuve un prêt de 250 millions d'euros

Selon le Conseil des ministres espagnol réuni ce mercredi 27 décembre, un prêt financier d’un montant de 250 millions d’euros a été accordé à l’entreprise Afriquia Gaz, détenue par Aziz Akhannouch, ainsi qu’à Acciona Agua, S.A et Green of Africa, S.A. Ensemble, elles forment un groupement qui a remporté il y a quelques semaines le contrat pour la construction d’une station de dessalement à Casablanca.

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La station de dessalement d’eau de mer de Jorf Lasfar. Crédit: OCP

Le Conseil des ministres espagnol a déclaré que ce prêt “contribuera à renforcer la présence des entreprises espagnoles en Afrique et à participer au développement du continent africain dans le cadre de la stratégie ‘Horizon Afrique’ du ministère de l’Économie, du Commerce et de l’Entreprise”, peut-on lire dans un communiqué du gouvernement espagnol.

L’octroi de ce crédit remboursable servira à la construction, l’entretien et (au) transfert de la plus grande usine de dessalement d’eau dotée des dernières technologies d’Afrique du Nord”, indique la même source. Ce financement sera d’un maximum de 250 millions d’euros pour développer l’une des infrastructures de dessalement les plus pertinentes de toute l’Afrique grâce aux services et fournitures d’entreprises espagnoles”.

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Le chef du groupe parlementaire du Parti de la Justice et du Développement (PJD), Abdellah Bouanou, avait estimé début décembre qu’il existait un conflit d’intérêts évident dans l’affaire de l’attribution du marché de dessalement de l’eau de mer à Casablanca à un consortium comprenant Afriquia Gaz, société appartenant à Akhannouch. De son côté, le député RNI Mohamed Chaouki avait défendu le chef du gouvernement et nié tout conflit d’intérêts.

Selon Abdellah Bouanou, le groupe parlementaire du PJD a contacté l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption (INPPLC) pour examiner le sujet. Selon lui, “moralement, le chef du gouvernement ne devrait pas investir dans des secteurs qu’il dirige”.

Le RNIste Mohamed Chaouki, président de la commission des finances à la Chambre des députés, avait répondu en déclarant que “l’entreprise gagnante du marché possède une participation indirecte de membres de la famille Akhannouch”, ajoutant que cette entreprise est cotée à la Bourse de Casablanca. Il avait ajouté que c’est une “entreprise transparente”, dont les comptes sont soumis au contrôle de l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC), qui l’examine périodiquement, et dans laquelle investissent des investisseurs institutionnels, y compris une compagnie d’assurance et des fonds de pension.

Il avait ajouté qu’elle s’était engagée dans un consortium économique international comprenant d’autres entreprises pour participer à un appel d’offres pour obtenir le contrat de dessalement.

Chaouki avait expliqué que l’appel d’offres international annoncé par le gouvernement marocain s’était déroulé conformément aux lois en vigueur, et que l’entreprise a obtenu le contrat parce qu’elle a proposé un prix inférieur pour la production d’eau douce (environ 4,40 dirhams par mètre cube d’eau).