Le pétrole remonte, la Russie restreint ses exportations d’essence et de gazole

Les prix du pétrole repartent en hausse, ce jeudi 21 septembre, après l’annonce par la Russie d’une restriction de ses exportations d’essence et de gazole, ravivant les craintes du marché quant au déficit de l’offre, tant côté brut que côté produits.

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La raffinerie de pétrole russe Gazprom Neft, dans la périphérie sud-est de Moscou, le 28 avril 2022. Crédit: Natalia Kolesnikova / AFP

Vers 15 h 40 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en novembre, prenait 0,42 % à 93,92 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, dont c’est le premier jour d’utilisation comme contrat de référence, montait de 0,70 % à 90,29 dollars.

“Les prix du brut étaient prêts à continuer à reculer, mais la décision abrupte de la Russie d’imposer (des restrictions) des exportations d’essence et de diesel a fait grimper le prix du pétrole”, commente Edward Moya, analyste d’Oanda.

Le gouvernement russe a en effet introduit jeudi des restrictions aux exportations concernant l’essence et le gazole face à l’envolée des prix qui grignote toujours plus les revenus des Russes.

“Le gouvernement a introduit des restrictions temporaires (…) afin de stabiliser le marché intérieur”, a annoncé le gouvernement russe dans un communiqué officiel, sans préciser pour combien de temps.

Après avoir digéré la prolongation de la coupe des exportations russes de 300.000 barils par jour de brut jusqu’à la fin de l’année, le marché “doit maintenant faire face à l’incertitude quant à la durée de cette interdiction temporaire” concernant les produits pétroliers, souligne Moya.

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Dans le rouge en début de séance en raison du sentiment d’aversion pour le risque présent sur le marché, les cours du pétrole ont basculé dans le vert après l’annonce russe. “Les exportations russes de diesel représentent environ 1 million de barils par jour, soit 16 % de l’approvisionnement par voie maritime, tandis que la part de l’essence est beaucoup plus faible, environ 3 %”, estime Giovanni Staunovo, analyste chez UBS, interrogé par l’AFP.

“L’appréciation du dollar limite la hausse actuelle des prix du pétrole, car elle s’accompagne d’une détérioration des perspectives pour l’Europe”, tempère cependant Edward Moya.

Mercredi, la Fed a maintenu ses taux à leur niveau actuel, une fourchette de 5,25 à 5,50 %, mais prévoit une hausse supplémentaire d’ici fin 2023.

Si la Fed n’a pas opté pour un relèvement lors de sa réunion, elle a tout de même “surpris par son côté offensif en indiquant qu’elle pourrait encore augmenter les taux d’intérêt cette année”, a à son tour poursuivi Staunovo.

L’aversion pour le risque des investisseurs profite aux valeurs refuge comme le dollar, et pèse sur les actifs à risque comme le pétrole, plus volatil. Or, les cours de l’or noir étant libellés en billets verts, une appréciation de la devise américaine décourage les achats de pétrole en diminuant le pouvoir d’achat des acheteurs utilisant des devises étrangères, alors qu’un dollar moins fort renforce la demande.