Témoignage poignant : un voyage vers Amizmiz après le séisme d'Al Haouz

Le lendemain du séisme dévastateur qui a frappé le Maroc, et plus particulièrement la région d’Al Haouz, vendredi à 23 h 11, Mohamed M. a partagé avec TelQuel son témoignage poignant. Venu à Amizmiz pour l’enterrement d’une proche, il nous livre ses impressions au cœur de l’impact, alors que la population locale tente de faire face à la destruction et survit grâce à la solidarité qui émerge dans l’adversité.

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Des victimes du séisme dans la région d'Al Haouz, le 10 septembre 2023. Crédit: Yassine Toumi / TelQuel

Mohamed M. a entrepris un voyage de la ville de Mohammedia vers Amizmiz, une petite ville située à 40 km de l’épicentre du séisme qui a secoué le Maroc. Son périple avait pour triste motif d’assister à l’enterrement de sa cousine, une victime du désastre qui a coûté la vie à plusieurs de ses concitoyens, et de prêter main forte aux membres de sa famille ayant survécu à la catastrophe.

Le voyage vers Amizmiz a débuté vers 15 heures. “Il a été rassurant de constater que malgré la magnitude du désastre, les routes n’étaient pas bloquées et nous avons pu rallier la localité sans aucune entrave”, constate-t-il. Tout au long de la route, notre témoin a croisé plusieurs convois de camions et engins des Forces Armées Royales, ce qui témoigne selon ce dernier de l’effort coordonné des autorités pour porter secours aux victimes.

Arrivé à Amizmiz, Mohamed s’est retrouvé face à un paysage apocalyptique formé par l’amas de maisons en pisé qui se sont effondrées face à la puissance du tremblement de terre, là où, en revanche, les immeubles et habitations modernes construits en ciment et en béton semblaient avoir mieux résisté, ne présentant que quelques fissures superficielles.

Le cimetière d’Amizmiz comptait plus de 22 sépultures creusées le samedi 9 septembre. En arrivant à la maison de sa cousine décédée, Mohamed a constaté que malgré l’ampleur des destructions, les bulldozers avaient déjà commencé à déblayer les décombres, apportant un semblant de normalité dans cette période de crise.

Dans le quartier où il s’est rendu, Mohamed a été témoin de la solidarité qui régnait. Les habitants se sont rassemblés sur une grande place et ont érigé des tentes pour abriter ceux qui avaient tout perdu. Une femme avait mis en place un grand four pour cuire du pain, apportant un peu de réconfort dans ces moments difficiles.

Les habitants des villages environnants d’Amizmiz ont partagé leurs histoires déchirantes, décrivant la catastrophe dévastatrice qui avait frappé leur région. Les maisons en pisé n’ont pu résister face à la force du séisme, et de nombreuses vies ont été perdues, en partie parce que le tremblement de terre a coïncidé avec l’heure où les habitants s’apprêtaient à dormir, peu de temps après la prière du soir, ignorant le danger qui planait au-dessus d’eux.

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