Abdellatif Ouahbi, secrétaire général du Parti authenticité et modernité (PAM) et ministre de la Justice, a déclaré qu’il tenait à “donner à la femme la place que Dieu, les religions, les lois et la nature lui accordent”, faisant ainsi référence à son projet de réforme de la Moudawana, annoncé en mai dernier.
Reprenant les mêmes éléments de langage, Ouahbi a souligné que son parti soutenait pleinement les droits des femmes et rejetait les mariages des mineures, défendant le droit des filles à l’éducation et l’autonomisation économique et sociale des femmes marocaines.
Les intentions de Ouahbi concernant la réforme du Code de la famille ont suscité des critiques, notamment en ce qui concerne les relations sexuelles hors mariage. Parmi ses détracteurs, l’ancien chef du gouvernement et secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD) Abdelilah Benkirane, qui ne rate pas une occasion pour tirer à boulets rouges sur le secrétaire général du PAM, notamment sur ses positions progressistes.
Ouahbi qui a déclaré en mai dernier qu’il mènerait ses projets de réforme “avec audace et courage”, a confirmé la tendance suite à son recrutement du cheikh salafiste repenti Abou Hafs qui a rejoint son cabinet le mois dernier. Le parcours de la nouvelle recrue semble s’inscrire dans la volonté du ministre de la Justice de répondre au camp conservateur, mais aussi de défendre ses réformes du point de vue religieux.
Par ailleurs, sans que cela soit totalement visible, les relations entre le PAM et le RNI ne semblent pas être au beau fixe. Aziz Akhannouch a en effet demandé à plusieurs reprises à son ministre de la Justice de “se taire” et de “ne pas légiférer sur ces questions”.