Alors qu’il contestait jusqu’ici les faits reprochés, Rupert Stadler va plaider coupable dans le cadre d’un accord avec le tribunal régional de Munich. En échange des aveux, il devrait écoper d’une peine de prison avec sursis d’un maximum de deux ans et payer une amende de 1,1 million d’euros.
L’ancien patron de la firme aux anneaux, âgé de 60 ans, est le principal accusé du premier procès pénal ouvert en Allemagne pour juger le scandale mondial du dieselgate. Il comparaît depuis deux ans et demi aux côtés d’autres anciens cadres de Volkswagen.
Les aveux formels de Stadler devraient être prononcés dans deux semaines. Ils sont une condition préalable pour que l’accord de plaider-coupable puisse être validé. Ultime étape, le tribunal devrait rendre son jugement courant juin, selon une source judiciaire.
L’ancien patron avait toujours nié toute responsabilité dans l’affaire des moteurs truqués, affirmant qu’il avait été dupé par ses techniciens, mais le tribunal est parvenu à la conclusion que le dirigeant aurait dû reconnaître au plus tard en juillet 2016 que les valeurs d’émission des voitures diesel pouvaient être manipulées. Au lieu de faire arrêter la combine illégale et d’en informer les partenaires commerciaux, il a continué à soutenir la vente des voitures truquées.
Par conséquent, le tribunal s’oriente vers une condamnation à de la prison pour « fraude par omission » mais qui va être assortie de sursis du fait des aveux, quoique tardifs.
D’autres chefs d’accusation, soit l’« émission de faux certificats » et la « publicité mensongère », ont été abandonnés au cours du procès. Stadler a accepté le plaide-coupable, tout comme les deux autres prévenus au procès : un ancien directeur chez Audi et Porsche, Wolfgang Hatz, et un ingénieur d’Audi, Giovanni Pamio. Tous deux pouvant espérer une réduction de peine.
Le parquet refuse toutefois le principe d’une condamnation avec sursis pour Hatz. Si le juge suit cet avis, le prévenu risque toujours une peine de prison ferme.
En septembre 2015, le groupe Volkswagen a reconnu avoir installé, dans 11 millions de véhicules des marques du groupe, des dispositifs les faisant apparaître moins polluants qu’ils ne l’étaient en réalité, lors des tests en laboratoire.