Un paradis fragile
Cinéma. Dans Mikado, son troisième long-métrage, Baya Kasmi interroge avec acuité la parentalité blessée et ses répercussions. Le film raconte l’histoire de Laetitia (Vimala Pons) et Mikado (Félix Moati), un couple nomade qui vit en camion avec leurs deux enfants, Nuage et Zéphyr, qu’ils n’ont jamais déclarés à l’état civil ni scolarisés.
Leur fragile équilibre bascule lorsqu’une convocation judiciaire les contraint à rejoindre Marseille. En chemin, ils sont hébergés par Vincent (Ramzy Bedia), un professeur veuf vivant avec sa fille adolescente Théa – une halte qui bouleverse leurs certitudes.
Mikado, hanté par son enfance en foyers et familles d’accueil, voit ressurgir ses angoisses face à la menace d’un placement de ses propres enfants. Avec un casting inspiré, Baya Kasmi livre une réflexion sensible sur la transmission et explore les tentatives parfois malhabiles des parents pour éviter à leurs enfants leurs propres traumatismes.
Le 29 avril à l’Institut Français de Casablanca.
Pouvoir en portraits
Exposition. Le Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain accueille “Dédale du pouvoir”, une exposition magistrale de Kehinde Wiley. L’artiste américain y présente onze portraits monumentaux de chefs d’État africains, revisités avec son style caractéristique, qui mêle codes classiques et références contemporaines.

Après un passage au Musée du Quai Branly, cette série imposante interroge les représentations du pouvoir et leurs symboles. Né en 1977 à Los Angeles, connu pour son portrait officiel de Barack Obama, Wiley s’est d’abord imposé par sa capacité à héroïser les “invisibles”, créant une collision entre histoire de l’art occidental et culture urbaine.
Ses tableaux de très grand format, éclatants de couleurs et de motifs ornementaux, révèlent l’ambivalence fascinante de l’artiste face à la grandiloquence des symboles de domination qu’il détourne avec virtuosité.
Jusqu’au 15 juin au Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain de Rabat.
Marseille à Casa
Humour. Après deux représentations à guichet fermé en décembre dernier, l’indomptable Redouane Bougheraba revient au Maroc avec un stand-up inédit. En France, il avait déjà conquis son public avec son spectacle On m’appelle Marseille, qui a réuni plus de 350.000 spectateurs en 2023.

Le succès qu’il a remporté a même permis à ce maître de l’improvisation de relever le défi de remplir le stade du Vélodrome de Marseille en 2024.
Une prouesse pour un humoriste ! Grâce à la complicité de son public, qui est aussi la première cible de ses blagues, Redouane Bougheraba s’est imposé comme l’une des stars du stand-up francophone.
Les 29 et 30 avril au Studio des arts vivants (Casablanca) et à la Salle Bahnini (Rabat).
Ça va swinguer… et vibrer
Musique. Pour la première fois au Maroc, l’Institut français accueille Pascal Bivalski, référence du vibraphone jazz. Figure de la scène swing française depuis plus de trente ans, cet artiste parisien à la carrière internationale sera entouré d’un trio de choix : Ivan Espenon au piano, Choukri Hakkou à la contrebasse et Serge Candiard à la batterie.
Une occasion rare d’entendre ce maître des lames vibrantes, dont la virtuosité a conquis les scènes mondiales.
Le 25 avril à l’Institut français de Casablanca, le 26 à celui de Marrakech.
Dialogues transfrontaliers
Exposition. La galerie de l’Institut Cervantes de Tanger accueille “Línea SuR-NoRtE”, une exposition qui efface les frontières géographiques et artistiques. Organisée par le collectif LA ESPIRAL, l’ACC et l’Institut Cervantes, cette collection présente 28 œuvres de 14 artistes issus de six pays, dont Alberto García-Alix, Hassan Echair et Monia Touiss.
Jusqu’au 9 mai à l’Institut Cervantes, Tanger.