Sánchez effectue une première visite officielle à Sebta depuis la réconciliation avec le Maroc

Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez s’est rendu mercredi à Sebta, sa première visite dans l’enclave espagnole depuis le sommet début février qui a scellé la réconciliation de Madrid avec Rabat.

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Pedro Sánchez s'est rendu ce mercredi 1er mars 2023 à Sebta, où il a inauguré le centre de santé Tarajal. Crédit: DR

Cela doit être quelque chose d’habituel, de normal” que le Premier ministre espagnol visite Sebta, a déclaré Pedro Sánchez lors de l’inauguration du centre de santé de Tarajal, raison officielle de sa visite dans cette ville, l’une des deux enclaves espagnoles sur la côte méditerranéenne du Maroc.

À cette occasion, Sánchez a rappelé que c’était la troisième fois qu’il venait à Sebta en tant que chef du gouvernement, sa dernière visite remontant à il y a un an. “Pendant ces plus de 40 années de démocratie, le chef de l’exécutif ne s’est jamais rendu aussi souvent dans cette partie très appréciée de l’Espagne”, s’est-il félicité, rappelant “l’engagement” du gouvernement avec “cette ville très importante”.

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Pour rappel, le Maroc et l’Espagne s’étaient engagés à éviter “tout ce qui offense l’autre partie en ce qui concerne nos sphères respectives de souveraineté”, lors du sommet du 2 février à Rabat, selon les mots prononcés ce jour-là par Pedro Sánchez.

Ces propos avaient été interprétés comme une allusion aux enclaves de Sebta et Melilia, dont le Maroc revendique la souveraineté. Pour sa part, Rabat ne tolère pas que quiconque conteste la marocanité du Sahara, ancienne colonie espagnole également revendiquée par les indépendantistes du Front Polisario.

Les visites de dirigeants espagnols à Sebta et Melilia ont souvent été perçues comme une offense par Rabat, qui avait été jusqu’à rappeler son ambassadeur à Madrid en 2007 après un voyage du roi d’Espagne dans les deux villes.

Mais le climat entre les deux pays s’est grandement amélioré depuis que Pedro Sánchez, un socialiste, a mis fin en mars 2022 à un an de brouille diplomatique avec le Maroc en acceptant de se rallier à sa position sur le Sahara. La crise avait éclaté en avril 2021, après l’hospitalisation en Espagne du chef du Front Polisario, Brahim Ghali, ennemi juré du Maroc.