Le Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA) réuni au niveau des chefs d’Etat et de Gouvernement en marge du 36eme Sommet de l’Union, s’est déclaré préoccupé par les tensions entre la République Démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda, appelant au calme et à un dialogue accru entre les deux pays afin de favoriser une paix durable dans la région.
Dans un communiqué publié à l’issue d’une réunion consacrée à l’examen de « la situation dans l’Est de la RDC : Cadre de paix, de sécurité et de coopération pour la RDC et la Région et du déploiement de la Force régionale de la Communauté Est-africaine (CEA) », le CPS de l’UA a encouragé les deux pays à privilégier des moyens pacifiques pour relever les défis qui les opposent, réaffirmant l’importance de renforcer la confiance dans la région.
Le Conseil a exprimé sa profonde inquiétude face à l’insécurité qui règne et à la détérioration de la situation humanitaire et du développement socio-économique en raison de la violence et des violations des droits de l’homme commises par les groupes armés et les forces négatives dans l’Est de la RDC, réitérant sa ferme condamnation des violations des droits de l’homme commises par le M23, ainsi que par les Forces démocratiques alliées (ADF), les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et d’autres groupes armés.
Le CPS de l’UA a réaffirmé que l’Accord-Cadre demeure un instrument viable pour soutenir la RDC et les institutions de la région afin de parvenir à la paix et à la stabilité, appelant à cet égard à sa revitalisation urgente.
Le Conseil a souligné que les pays signataires doivent, individuellement et collectivement, redoubler d’efforts pour mettre pleinement en œuvre les engagements nationaux et régionaux inscrits dans l’Accord-Cadre.
Il a exigé que tous les groupes armés, en particulier le M23, ainsi que les ADF et les FDLR, cessent immédiatement les hostilités et se retirent sans condition de l’Est de la RDC, et à cet égard, demandé instamment la mise en œuvre rapide des résultats des processus de Luanda et de Nairobi, ainsi que du Communiqué du mini-Sommet de Luanda du 23 novembre 2022.
Le CPS a souligné la nécessité de soutenir le mécanisme conjoint de vérification élargi (MCVE) et a demandé le cantonnement et le désarmement du M23 sous le contrôle des autorités de la RDC et la supervision de la Force régionale de la CAE et du Mécanisme de vérification ad hoc, avec la collaboration de la Mission de stabilisation de l’Organisation des Nations unies en République démocratique du Congo (MONUSCO).
Le Conseil a souligné également la nécessité de s’engager dans des plans de réhabilitation et de développement communautaire afin d’aborder, entre autres, la question des ex-combattants et du retour volontaire des personnes déplacées et des réfugiés.
Le CPS de l’UA a aussi condamné fermement les récentes attaques contre la MONUSCO, qui compte sur un important détachement de casques bleu marocains. Des attaques qui ont fait des victimes parmi les soldats de la paix et les civils, ainsi que l’obstruction de l’accès à l’aide humanitaire pour les populations dans le besoin et exprime ses sincères condoléances aux familles endeuillées et aux gouvernements respectifs, réitérant ses appels à la coopération, à la coordination et à la complémentarité des efforts entre la MONUSCO, les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et la Force régionale de la CAE.
(Avec MAP)