La possibilité d’un retour du trafic commercial dans les postes-frontière de Fnideq et Nador est de nouveau d’actualité de l’autre côté de la Méditerranée. Selon des “sources gouvernementales espagnoles” que cite le quotidien El País, les douanes commerciales de Sebta et Melilia avec le Maroc devraient probablement ouvrir la semaine prochaine, soit une semaine avant la réunion de haut niveau (RAN) prévue à Rabat les 1er et 2 février, à laquelle assistera le président Pedro Sánchez accompagné d’une délégation ministérielle.
Si le bureau de douane de Melilia a été fermé en août 2018, Sebta n’a jamais eu droit à un passage terrestre régulier de marchandises, bien qu’il ait existé un flux de contrebande toléré, qualifié par euphémisme de “commerce atypique”.
L’une des zones d’ombre de ce dossier est la capacité dont disposeront les bureaux de douane commerciaux. La délégation gouvernementale de Sebta a évoqué une “douane régionale”, pour les véhicules allant jusqu’à 3,5 tonnes, les fourgonnettes et les camionnettes, mais le ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a nié que le transit de marchandises serait restreint, même s’il a admis que l’ouverture se ferait de manière “progressive et ordonnée”.
Les plans globaux pour Sebta et Melilia, approuvés en octobre dernier par le Conseil des ministres espagnol, prévoient un investissement de 711 millions d’euros sur quatre ans, dont près de 1,5 million seront investis dans le nouveau bureau de douane de Sebta, d’une superficie de près de 300 mètres carrés, où un module préfabriqué a été installé pour l’instant.
En mai dernier, le directeur régional de l’administration des douanes de Tanger-Tétouan-Al Hoceima avait déclaré que la contrebande et le passage de marchandises à travers la frontière entre Sebta et le Maroc ne reprendraient pas suite à la réouverture des frontières, précisant qu’“il n’y aura(it) aucune indulgence avec le passage de marchandises à caractère commercial à tous les niveaux, que ce soit au niveau personnel ou commercial”.
L’ouverture d’un bureau de douane commercial à la frontière entre les villes occupées et le Royaume pourrait ainsi être à l’ordre du jour des travaux de la prochaine réunion de haut niveau.
Censée affirmer la normalisation des relations entre le Maroc et l’Espagne, la réunion de haut niveau devrait également permettre de revenir sur les différents jalons de la feuille de route entre Rabat et Madrid, pour laquelle les ministres marocain et espagnol des Affaires étrangères, Nasser Bourita et José Manuel Albares, ont exprimé leur “satisfaction complète”, à l’issue d’une réunion de travail tenue en marge du 7e Forum régional de l’Union pour la Méditerranée (UpM) en novembre dernier.
