Intervenant devant les députés de la Chambre des représentants, Akhannouch a expliqué que cette mesure vise à rattraper le retard enregistré en matière d’exécution de certains projets, dont la deuxième tranche de la station de dessalement d’Agadir, programmée à l’horizon 2025 au lieu de 2030.
Il a aussi fait savoir que les études relatives à d’autres projets prévus seront lancées, précisant qu’il s’agit des stations de dessalement de Casablanca, Nador, Safi, Dakhla, El Jadida, Marrakech, Essaouira, Guelmim, Tan Tan et Tiznit, et la révision de la programmation relative aux barrages, en prévoyant de nouveaux barrages.
Le chef de l’Exécutif a aussi promis de se pencher sur “le développement de l’offre hydrique nationale à travers le renforcement de la politique des barrages, a-t-il dit, faisant savoir que les travaux se poursuivent pour la réalisation de 20 grands barrages avec une enveloppe de 31 milliards dirhams et avec une capacité de stockage de 6,4 milliards m3 dont trois sont en cours d’achèvement à Tiddas (Khénifra), Todra (Tinghir) et Agadez (Zagora)”.
Les travaux sont en cours de lancement à Tagzirt (Beni Mellal), Tamri (Agadir Ida-Outanane), Oued Lakhdar (Azilal), a-t-il poursuivi, ajoutant que les appels d’offres ont été lancés pour la réalisation de deux grands barrages à Larache et Sefrou pour une enveloppe de 2 milliards de dirhams.
Pour ce qui des petits barrages, il a indiqué que les travaux ont été achevés pour deux ouvrages à Tiznit et Taourirt, alors que les travaux se poursuivent pour la réalisation de 7 petits barrages à Figuig, Nador, Tata, Errachidia, Benslimane, Chefchaouen et Nador.
Course contre la montre
Il a aussi indiqué qu’une convention-cadre de partenariat a été signée pour la réalisation de 129 barrages collinaires et petits barrages entre 2020 et 2022-2024 avec la programmation d’une enveloppe budgétaire de plus de 100 millions de dirhams annuellement pour l’exploration des eaux souterraines.
Akhannouch a également annoncé le début de la mise en œuvre de projets pour la récupération de l’eau de pluie dans les provinces de Sidi Ifni, Smara, Chichaoua et Khouribga, s’ajoutant ainsi à une dizaine de projets déjà existants.
D’un autre côté et dans un contexte critique, le chef du gouvernement a attiré l’attention sur la nécessité d’avoir recours à des alternatives et des solutions durables pour garantir la sécurité hydrique au Maroc, à travers la mobilisation de ressources en eau non conventionnelles, surtout que le pays dispose de moyens importants à valoriser et à exploiter, à savoir deux façades maritimes de 3500 kilomètres.
Il a assuré qu’à l’instar de la station Souss Massa dans la province de Chtouka Ait Baha, le gouvernement entreprend actuellement des études pour la réalisation du projet de la station de dessalement de l’eau de mer dans la région de Casablanca-Settat, pour une capacité de production de 300 millions m3 par an.
Côté traitement des eaux usées, le chef du gouvernement a indiqué que son équipe préparait une convention pour la réalisation de 8 projets de réutilisation des eaux usées traitées, qui permettront d’économiser environ 12 millions de m3 d’eau par an, pour un coût de 454 millions de dirhams, à Kelaâ des Sraghna, Oujda, Rabat, Salé, Skhirat, Témara, Benslimane, Errachidia, Laâyoune, Chtouka Ait Baha et Al Hoceima.
S’ajoutent à cela l’élargissement du réseau d’assainissement liquide et l’augmentation de la réutilisation des eaux usées, conformément au Programme national a liquide (PNA) qui cible 150 centres urbains et 1200 centres ruraux.
383 MMDH pour assurer l’eau des Marocains d’ici 2050
Par ailleurs, le chef du gouvernement a appelé à plus de vigilance institutionnelle pour affronter l’avenir en toute confiance, en “se focalisant sur l’amélioration des dispositions du Plan national de l’eau 2050, (…) tout en y incorporant des mécanismes de gouvernance, de suivi et d’évaluation nécessaires pour garantir son efficacité”. Ce Plan, a-t-il dit, nécessitera un budget d’environ 383 milliards de dirhams pour les 30 prochaines années, dont une grande partie sera financée par les fonds publics.
Selon le chef du gouvernement, ce plan aidera à “mobiliser 4,5 milliards de mètres cubes additionnels d’eau à l’horizon 2050, à travers la poursuite de la politique des grands barrages, l’implémentation de projets visant le raccordement des bassins pour garantir une gestion flexible des ressources hydriques, la récupération des eaux pluviales et la mise en place de petits barrages et de lacs collinaires pour atteindre une capacité de production d’un milliard de mètres cubes en 2030 et réduire le taux d’envasement à hauteur de 10 à 20 % par l’aménagement des bassins hydrauliques”.
Avec cette vision, le Maroc dit vouloir atteindre une meilleure gestion de la demande en eau et mieux valoriser cette ressource pour économiser 2,5 milliards m3 en raccordant les systèmes hydrauliques et en améliorant le rendement des réseaux de distribution d’eau potable (80 % en 2030 et 85 % à partir de 2040), tout en poursuivant la mise en œuvre du Programme national d’économie d’eau en irrigation, pour atteindre 70 % de surfaces irriguées.
Et de conclure : “ce plan vise à préserver les nappes phréatiques et à engager une gestion participative et durable de ces dernières dans un cadre contractuel, tout en réduisant leur usage à 50 % à l’horizon 2030 pour atteindre un équilibre à l’horizon 2050”.
(avec MAP)