Après deux années d’absence, Covid-19 oblige, le festival a fait une montée en puissance pour la plus grande joie de tous les artistes et festivaliers qui sont bien au rendez-vous.
Ce festival a, pour sa 25ème édition, proposé quatre jours durant des concerts de rencontres-fusions entre le jazz européen et les riches répertoires de la musique marocaine dans le site historique de Chellah, bâti sur les ruines de l’ancienne cité Romaine de Sala Colonia.
À tout seigneur, tout honneur. Le spectacle d’ouverture de cette édition a été marqué par l’allocution de l’ambassadeur de l’Union Européenne au Maroc, Patricia Llombard Cussac, qui a affirmé que le Jazz au Chellah est une manifestation basée sur le dialogue, l’échange et le respect mutuel, à l’image du partenariat entre le Maroc et l’UE.
Insistant sur le caractère universel du Jazz en raison de sa capacité à s’ouvrir aux musiques du monde, Llombard Cussac a ajouté que « si la musique jazz puise ses racines en Afrique, elle a aujourd’hui traversé mers et océans pour se fondre dans les identités musicales d’Amérique et d’Europe », notant que le jazz est aujourd’hui « synonyme de liberté et de métissage ».
Une centaine d’artiste des deux rives de la méditerranée
Et c’est précisément dans cette même vocation de partage qu’une centaine de musiciens, professionnels et semi-professionnels, sont à pied d’œuvre. Des Marocains et beaucoup d’autres viennent du Continent européen et d’ailleurs pour offrir des spectacles de haute facture.
Après le franc succès de la première soirée, la deuxième soirée du Chellah Jazz Festival, combinant voix italiennes et instruments polonais classiques, a battu un record grâce à la prestation de plus d’une heure des O-Jana/llevage qui a été riche et intense en émotions et qui a surtout touché le public, ébloui par la performance du groupe italien.
L’album de Magic Spirit Quartet a été salué par l’assistance et est considéré comme l’un des meilleurs albums « Musique du monde » en 2020 par BBC Music Magazine. Et pour célébrer Rabat capitale africaine de la culture, le quartet a invité Joseph Bessan Kouassi, artiste béninois, spécialiste des percussions africaines.
Tout au long du festival, des artistes d’Europe et du Maroc se succédaient sur scène en apportant, chacun, sa couleur musicale unique et en proposant des fusions musicales dans le cadre d’une création où chacun s’enrichit de l’autre.
Vendredi 30 septembre, les O-Jana/llevage ont mélangé les voix féminines italiennes et les instruments polonais modernes à ceux, plus classiques, des Frères Souissi, tandis que le Quintet maroco-belgo-franco-portugais Mäak a fait vibrer le public avec les percussions orientales du virtuose Mustapha Antari.
Samedi 1er octobre, Dock In Absolute, un des meilleurs jeunes trios piano d’Europe a proposé un plateau moderne avec Axel Camil Hachadi. Ernesto Montenegro Quintet a terminé la soirée en beauté avec l’énergie débordante de Hind Ennaira qui a dominé la scène avec son guembri, sa voix et sa personnalité scénique.
Dimanche 2 octobre, le festival se clôturera sur les sonorités jazz flamenco du Nono Garica trio et celles du trio de Zakaria Dorhmi qui fera voyager le public avec son violoncelle. La soirée se terminera en apothéose avec le pianiste Stéphane Tsapis qui emmènera l’assistance sur son Tsapis volant faire un véritable tour de la Méditerranée avec des voix féminines aussi diverses qu’unies, accompagnées du ney et du violon d’Adil Charfi, précise-t-on.
Fidèle à son esprit d’ouverture et de partage, le festival sort des murs du Chellah avec une déambulation dans les rues de Rabat. Ainsi, les voix et instruments Issaoua du Mqadam Sedik Benlaiachi ont fusionné avec la musique magnétique de Mâäk Spirit. Les musiciens ont sillonné Mahaj Riad et Bab El Had le 29 septembre. Deux artistes européens au programme ont aussi offert des master classes, vendredi et samedi, au café la Scène du cinéma Renaissance.