Cannabis: Qui est Mohammed El Guerrouj, le nouveau directeur général de l'ANRAC

Gouverneur de la province d'El Jadida, Mohammed El Gerrouj vient d'être porté à la tête de l'Agence nationale de réglementation des activités relatives au cannabis (ANRAC) . Une mission qui ne s'annonce pas facile même pour un fin connaisseur du domaine.

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Mohammed El Guerrouj, directeur général de l'ANRAC. Crédit: DR

C’était une nomination très attendue. Malgré l’accélération de la mise en place de la législation et même la tenue de son premier conseil d’administration, l’Agence nationale de réglementation des activités relatives au cannabis (ANRAC) attendait de connaître qui allait tenir ses rênes. C’est désormais chose faite!

En application des « hautes instructions royales », le gouvernement a approuvé le 29 septembre dernier, la nomination de Mohammed El Guerrouj en tant que directeur général de l’ANRAC, indique un communiqué.

Gouverneur de la province d’El Jadida depuis 2017, cet ingénieur de formation « assure l’intérim en tant que directeur général de l’Agence nationale de réglementation des activités relatives au cannabis(ANRAC) » et « exerce tous les pouvoirs et compétences nécessaires à la gestion des affaires de l’agence« , précise-t-on. 

Une mission taillée pour un technicien

A 54 ans, cet agronome connaît bien le terrain de ses nouvelles compétences. Ancien directeur général de l’Agence pour le développement agricole (ADA) jusqu’à sa nomination en tant que  gouverneur, Mohammed El Guerrouj aura désormais pour mission de concrétiser la vision stratégique du Maroc de tirer profit de tout le potentiel de « la culture, la production, la fabrication, la transformation, la commercialisation, l’exportation du cannabis et l’importation de ses produits à des fins médicales, pharmaceutiques et industrielles ». 

Une mission taillée pour le CV de ce technicien spécialiste de la production végétale et du développement de l’agriculture. Entre 2007 et 2009, Mohammed El Gerrouj a été le chef de cabinet de Nizar Baraka, alors ministre des Affaires générales et économiques. Il ne quittera ce département directement rattaché à la primature que pour rejoindre l’ADA dont il va gravir les échelons et obtenir le fauteuil de la direction générale en 2013.

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Diplômé de l’Institut agronomique et vétérinaire (IAV) Hassan II de Rabat et de l’Institut national d’agronomie de Paris-Grignon en France, la carrière de cet ingénieur débute dans les années 1990 . Elle s’accélère très vite jusqu’à atteindre des sommets.

D’abord en tant que technicien au sein de la Société de gestion des terres agricoles (SOGETA) puis au département de l’Agriculture de 1994 à 2007. D’Abdelaziz Meziane Belfkih à Aziz Akhannouch, il aura servi sous différentes responsabilités particulièrement techniques, six ministres de l’Agriculture. Cependant la nouvelle mission de Mohammed El Guerrouj s’annonce des plus ardues.

A la direction d’un établissement public stratégique

Erigé au rang d’établissement public stratégique, l’ANRAC avait tardé à se doter d’un organigramme. Et ce, malgré la tenue de son premier conseil d’administration et la mise en place de l’architecture juridique qui définit le champ d’application de ses missions situées à la croisée des prérogatives des ministères des Affaires étrangères, de l’Intérieur, de la Santé, des Finances.

Néanmoins, le conseil d’Administration lui avait assigné une feuille de route ambitieuse. A court-terme, l’ANRAC devra déterminer les critères techniques de désignation et les bases légales de travail des agriculteurs, des investisseurs et des autorités. A long-terme, l’ANRAC devra s’atteler à l’élaboration du plan stratégique de développement de la filière cannabis au Maroc, notamment dans les volets de la recherche médicale et celle du développement de variétés locales.

Point focal dans les recommandations de la Commission nationale du nouveau modèle de développement (CSMD), le développement de la filière cannabis devrait positionner le Maroc comme un des acteurs majeurs dans l’industrie de l’or vert. Cette ambition se double d’une triple finalité, sociale, environnementale et économique.

La mise en place de l’arsenal juridique avait posé les premiers jalons de cet objectif mais l’ANRAC était toujours en attente de la nomination de son directeur général. En en prenant les rênes, Mohammed El Guerrouj sait mieux que personne que le temps presse. Des résultats rapides et concrets sont attendus de lui et ses premiers pas en diront long sur le virage qu’il compte emprunter.