Reprise du trafic commercial aux postes-frontières terrestres. L’annonce a été faite dans une déclaration conjointe de Nasser Bourita et son homologue espagnol José Manuel Albares, à l’issue de leur réunion en marge de la 77e assemblée générale des Nations Unies à New York.
« Nous voulons aller plus loin, c’est pourquoi nous travaillons avec l’objectif de réaliser un passage terrestre pour les marchandises en janvier prochain », a affirmé le ministre espagnol se félicitant de l’augmentation de 30% des exportations espagnoles vers le Maroc, en un an seulement, pour atteindre 6000 millions d’euros, consolidant ainsi la position de l’Espagne en tant que premier partenaire commercial du royaume, précise la déclaration conjointe.
Dans le cadre de la « réactivation » de la coopération bilatérale, les deux parties ont « convenu d’œuvrer pour que le passage ordonné et progressif des marchandises aux postes de douane terrestres commence en janvier », poursuit le ministère marocain des Affaires étrangères, sans fournir de détails sur ce trafic commercial.
Le trafic commercial « ordonné », entre le Maroc et les deux enclaves espagnoles de Sebta et Melilia (seuls postes-frontières terrestres entre les deux royaumes), était auparavant assuré via la douane commerciale du poste frontalier entre Melilia et Nador. La frontière avec Sebta ne dispose, quant à elle, toujours pas de douane commerciale. Dans une interview accordée à TelQuel en juin dernier, le directeur général de la douane marocaine, Nabyl Lakhdar, affirmait que la construction d’une telle infrastructure douanière à Tarajal (poste-frontière entre Sebta et Fnideq) n’était pas « un sujet d’actualité » pour son administration.
La coopération maroco-espagnole reprend de plus belle
Lors de leur réunion à New York, les deux responsables ont également discuté migration, investissement et coopération bilatérale. Ainsi, les deux diplomates se sont félicités de l’étape « nouvelle et sans précédent » qu’ont franchie les relations entre les deux royaumes voisins.
De même, ils ont convenu de convoquer la Haute commission mixte avant la fin de l’année en cours, soulignant que cette réunion « marquera une étape importante dans la dynamique des relations maroco-espagnoles ».
Quant à la question migratoire, Bourita a annoncé que « Rabat et Madrid entendent coordonner leurs efforts lors d’une réunion prévue en décembre prochain en vue d’associer d’autres pays dans cette approche de gestion de la question migratoire et de lutte contre les réseaux de traite des êtres humains ».
Le responsable marocain s’est également arrêté sur « la réussite de l’opération Marhaba à la faveur de la qualité de coopération et de coordination entre le Maroc et l’Espagne, ainsi que du rétablissement des liaisons maritimes entre les deux pays ».
Pour sa part, le ministre espagnol a évoqué « des preuves d’une excellente coopération », relevant que les chiffres des « arrivées irrégulières ont été réduits de 20 % » au cours des quatre derniers mois par rapport à la même période de l’année précédente.
Il a ensuite indiqué que la coopération entre les deux pays continuera à s’élargir : « nous avons un programme bilatéral intense couvrant tous les aspects de notre relation bilatérale ».
Albares a, par ailleurs, annoncé que le gouvernement espagnol va approuver un projet de fonds de promotion du développement d’une valeur de 20 millions d’euros, le premier projet sur 20 ans au Maroc visant, selon lui, à octroyer des microcrédits pour favoriser l’inclusion des jeunes et des femmes dans le système productif.
Il a indiqué que la coopération entre les deux pays portera également sur l’assistance technique dans le secteur ferroviaire, le secteur de l’eau et pour la mise en place de systèmes intégrés.
Lors de son déplacement à New York, Nasser Bourita s’est également réuni avec plusieurs chefs de diplomatie, notamment ceux du Luxembourg, de Finlande, d’Antigua et Barbuda, de Belgique, de Chypre, de Hongrie, de Slovénie, des Pays-Bas, de l’Argentine et du Portugal.