Le riche émirat gazier est régulièrement dénoncé par les ONG internationales pour le traitement réservé aux centaines de milliers de travailleurs venus notamment d’Asie sur les grands chantiers de la Coupe du monde. Doha insiste de son côté sur le fait qu’il a fait de gros progrès sur ce dossier.
Le sondage YouGov a été mené pour le compte d’Amnesty International auprès de 17.000 adultes dans 15 pays, en Europe, aux États-Unis, au Mexique, en Argentine, au Maroc et au Kenya.
Soixante-treize pour cent des sondés disent “soutenir fortement” ou “tendre à soutenir” le fait que la FIFA devrait utiliser une partie de ses revenus pour offrir des compensations aux ouvriers dont les droits ont été bafoués.
Et sur les personnes interrogées affirmant qu’ils regarderont au moins un match de la compétition, 84 % se disent en faveur de cette proposition.
Dix pour cent des personnes interrogées “tendent à s’opposer” ou “s’opposent fortement” à toute compensation, tandis que 17 % se disent indécis.
“La FIFA a encore le temps de faire ce qu’il faut”
Le sondage montre également que plus des deux tiers des sondés souhaitent que les associations de football de leurs pays “s’expriment publiquement sur les affaires relatives aux droits humains” dans le cadre du Mondial 2022, rapporte Amnesty.
“La FIFA a encore le temps de faire ce qu’il faut”, a indiqué dans un communiqué Steve Cockburn, responsable du programme Justice sociale et économique chez Amnesty. “Les fans ne veulent pas d’une Coupe du monde entachée (…) par des violations des droits humains”, a-t-il ajouté.
Des ONG ont accusé le Qatar de ne pas divulguer le vrai bilan des ouvriers morts ou blessés sur les chantiers de la Coupe du monde et ne pas avoir fait assez pour améliorer leurs conditions de travail. Le problème de salaires impayés a aussi été évoqué.
Doha se défend en soulignant avoir pris des mesures pour améliorer leurs conditions de travail, en imposant un salaire minimum et en interdisant la toute-puissance de certains employeurs qui empêchaient leurs employés de quitter le pays ou de changer de travail.
Plusieurs organisations de défense des droits humains, ainsi que des fans et des syndicats, ont lancé une campagne en mai pour demander à la FIFA de consacrer une partie de ses revenus du Mondial 2022 à la compensation des ouvriers dont les droits ont été violés.
“La FIFA a assuré à Amnesty International qu’elle allait réfléchir à ces propositions, mais aucune annonce publique n’a encore été faite à cet égard”, a indiqué le groupe de défense des droits humains basé à Londres.