African Lion : après le sénateur Inhofe, le commandant d’AFRICOM évoque une intention de “trouver d’autres pays hôtes” que le Maroc

Le commandant du Commandement des États-Unis pour l’Afrique a confirmé, le 26 juillet, l’intention du département américain de la Défense de trouver de nouveaux pays hôtes pour le plus grand exercice militaire en Afrique. African Lion sera-t-il délocalisé du Maroc ?

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Un membre de la marine américaine ajuste le drapeau marocain sur le navire de la marine américaine "Hershel Woody Williams" lors de l'exercice militaire African Lion, le 11 juin 2021 dans la ville d'Agadir. Crédit: Fadel Senna / AFP

Le ministère américain de la Défense à la recherche de sites alternatifs pour la tenue de l’exercice militaire African Lion, a confirmé, mardi, le général Stephen J. Townsend, commandant d’AFRICOM, en réponse à la question d’une journaliste lors d’un point de presse téléphonique.

Selon ce général de l’armée américaine, la loi sur la défense au titre de l’année fiscale 2022 ainsi que le Congrès exigent la “diversification” de l’exercice. “Par diversification, nous examinons la possibilité de déplacer l’exercice ou des éléments de l’exercice vers d’autres régions du continent”, a-t-il déclaré.

Selon Townsend, AFRICOM est déjà à la recherche de pays qui pourraient abriter une partie — ou la totalité — des manœuvres d’African Lion, bien que le Maroc “a été notre hôte pendant 18 African Lions, et il a une capacité énorme pour le faire ; sa capacité militaire est très élevée ; il a également l’infrastructure, les champs d’entraînement et tout cela”, a-t-il fait valoir.

Réseau en étoile

En vue de diversifier l’exercice, le Commandement américain pour l’Afrique a opté pour une méthode de réseau en étoile dans l’organisation d’African Lion cette année, a souligné le responsable. Ainsi, les manœuvres militaires se sont ouvertes sur trois nouveaux pays, à savoir la Tunisie, le Sénégal et le Ghana.

“Cette année, nous avons donc utilisé ce que nous appelons une approche de réseau en étoile. Le centre était le Maroc, mais nous avions un rayon en Tunisie qui n’était pas négligeable. Il s’agissait de plus de 500 personnes. Nous avions un rayon au Sénégal et nous avions un rayon au Ghana” a-t-il précisé. Cette année, et pour la deuxième fois consécutive, l’exercice militaire conjoint maroco-américain incluait le territoire du Sahara.

Il s’agirait donc d’une volonté de l’actuelle administration américaine (dont la position sur la marocanité du Sahara est toujours grise), laissent entendre les propos du général : “Nous allons donc — parce qu’on nous a demandé de le faire — poursuivre cette exploration de la manière dont nous pourrions diversifier davantage African Lion. Nous enverrons des équipes pour effectuer ces évaluations et ces enquêtes, et nous serons heureux de diversifier l’exercice.”

Contrairement aux politiciens de Washington, ce responsable du Pentagone réitère son attachement au Maroc comme hôte d’African Lion : “Il sera difficile de trouver un pays en Afrique, je pense, qui puisse probablement approcher ce que le Maroc a été capable de faire pendant 18 ans.”

“On nous a demandé de diversifier l’African Lion, mais le Maroc a été un hôte fantastique et j’ai hâte de travailler avec eux. Nous, AFRICOM, travaillerons avec eux sur les futurs African Lions, j’en suis sûr”, a-t-il conclu.

Jeudi dernier, la commission de Défense au Sénat américain tenait une séance d’examen des candidatures pour les postes de commandants d’AFRICOM et du commandement américain des opérations spéciales (SOCOM).

Le sénateur républicain James Inhofe a saisi l’occasion pour réclamer la délocalisation d’African Lion du Maroc. Ce vétéran du Congrès américain avait alors accusé le royaume de “manque d’engagement” pour résoudre le conflit de Sahara.

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