Draghi a présenté sa démission et celle de son gouvernement. “Le Président de la République en a pris acte. Le gouvernement reste en place pour la gestion des affaires courantes”, a annoncé la présidence dans un communiqué.
Une conclusion attendue après que Forza Italia, le parti de droite de Silvio Berlusconi, la Ligue, la formation d’extrême droite de Matteo Salvini, et la formation populiste Mouvement 5 Étoiles (M5S) ont refusé de participer à un vote de confiance demandé mercredi par le Premier ministre au Sénat.
Même s’il a finalement obtenu la confiance sur le fil, ces désertions en masse sont un désaveu pour Mario Draghi, qui s’était dit prêt à rester à son poste à condition que les partis de sa coalition rentrent dans le rang autour d’un “pacte” de gouvernement, déjà mis en péril la semaine dernière par une première défection du M5S.
Arrivé à la tête de l’exécutif en février 2021 pour sortir l’Italie de la crise sanitaire et économique, Draghi, 74 ans, avait présenté sa démission le 14 juillet au président Mattarella, qui l’avait aussitôt refusée.
“L’unique solution, si nous voulons encore rester ensemble, est de reconstruire à partir de ses fondements ce pacte, avec courage, altruisme et crédibilité”, avait-il affirmé mercredi, signalant que les défis intérieurs et extérieurs auxquels l’Italie et l’UE sont confrontées “exigent un gouvernement vraiment fort et solidaire et un Parlement qui l’accompagne avec conviction”.
Mais son appel a été ignoré par les poids lourds de sa coalition. Finalement, seuls le centre et la gauche incarnée par le Parti démocrate sont restés jusqu’au bout à ses côtés.
Les marchés scrutent eux aussi avec attention la situation. Le coût de la dette de l’Italie est reparti à la hausse et la Bourse de Milan a chuté jeudi matin, signe de la nervosité des marchés face à l’incertitude régnant dans la troisième économie de la zone euro.
(avec MAP)