Maroc-Royaume-Uni : pour le plus long câble sous-marin mondial, XLCC peut construire son usine en Écosse

Pour approvisionner le Royaume-Uni en électricité produite au Maroc, le système de quatre câbles sous-marins HVDC de 3800 km chacun sera fabriqué dans une usine en Écosse. En charge de ce mégaprojet, XLCC a été obtenu l’autorisation pour construire son usine de câbles sous-marins à Hunterston, à 130 kilomètres à l’ouest d’Édimbourg.

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Le courant continu haute tension (CCHT), en anglais High Voltage Direct Current (HVDC), est une technologie d’électronique de puissance utilisée pour le transport de l’électricité en courant continu haute tension. Xlinks prévoit d’en assurer elle-même la production. Crédit: DR

Adjugé ! Le comité de planification du conseil de North Ayrshire (la division administrative qui abritera les usines, ndlr) a accordé un permis de construire pour l’usine de fabrication de câbles sous-marins CCHT de XLCC à Hunterston, dans l’ouest de l’Écosse, selon des médias locaux.

La construction sur le site en friche devrait commencer dans les prochains mois. La première commande de XLCC porte sur le mégaprojet maroco-britannique, de 3800 km de câbles sous-marins destinés à relier la production d’énergie renouvelable solaire et éolienne des stations des énergies éolienne et solaire du Maroc au Royaume-Uni par le biais du projet Xlinks.

Navire-cablier attendu en 2025

XLCC investit également dans un navire câblier, conçu pour gérer tous les aspects de la manutention des câbles, depuis la protection de la qualité et de l’intégrité du câble lors de sa livraison depuis l’usine jusqu’à son installation sur le fond marin.

Le navire aura la capacité de déployer des câbles individuellement ou dans une configuration de paires groupées. XLCC fournira également des services tels que le creusement de tranchées à haute pression, la coupe mécanique et la mise en place de roches après la pose du câble sur le fond marin, à l’aide d’un navire distinct et spécialisé.

Chiffré à 22 milliards de dollars, le projet envisage de construire sur 1500 km2 dans la région de Guelmim Oued Noun, un parc solaire et éolien qui devrait fournir à terme 3,6 GW d’électricité. Ce parc sera adossé à l’installation d’une batterie de 5 GW pour stocker l’énergie afin d’injecter 10,5 GW d’électricité dans le réseau du Royaume-Uni, suffisant pour assurer 7 % de la demande intérieure britannique.

Pour acheminer l’électricité produite dans le désert, Xlinks envisage la construction d’un système de quatre câbles sous-marins HVDC de 3800 km chacun, soit la plus longue ligne électrique sous-marine au monde. Prévues en eaux profondes, ces lignes devront traverser l’Espagne, le Portugal et la France.

Premier câble en 2027

L’échafaudage du projet semble prendre forme au rythme des annonces de la start-up britannique. La mise en service de la ligne d’interconnexion électrique entre les deux royaumes est attendue en 2027. Deux ans avant cette échéance, Xlinks, la start-up britannique qui pilote le projet, compte livrer le navire affecté à la pose du premier câble prévue en 2025.

En attendant cette échéance, la société britannique avait annoncé une levée de fonds de 13 millions de livres sterling hors taxes (162 millions de dirhams) qui devait lui permettre de financer une mission de six mois confiée à Intertek pour les études géophysiques, géotechniques et environnementales.

Cette annonce fait suite à l’octroi, dans la région de Guelmim-Oued Noun, d’une surface foncière de 150.000 hectares par l’État marocain à Xlinks pour la concrétisation de sa ligne d’interconnexion électrique. Fin 2021, XLCC avait signé un accord avec le logisticien britannique Peel Ports Clydeport, pour lui confier la construction de deux usines dans la région de l’Ayrshire, en Écosse, pour produire des câbles sous-marins HVDC.

En octobre 2021, une longue enquête publiée par TelQuel est revenue sur les acteurs clés, les défis et le coût techniques du projet, sans préjuger de sa réalisabilité. Les experts interrogés par TelQuel déploraient la faiblesse du taux d’intégration locale, mais aussi du transfert de technologie.

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