Pour son retour après deux années d’absence en raison de la pandémie de Covid-19, le Jazzablanca 2022 qui se poursuivra jusqu’au 3 juillet, promet aux mélomanes de vivre une expérience musicale unique, dans une ambiance de partage et de convivialité.
Sur la Scène 21 du festival, qui met en vedette les artistes marocains et africains, le public a vibré lors des concerts d’ouverture, au rythme de sonorités alliant jazz, blues, rock ou encore fusions gnaouies.
Pour cette première soirée de Jazzablanca, le groupe marocain Bab L’Bluz a ouvert le bal, interprétant des titres de son premier album Nayda !. Avec son répertoire qui forme une fusion entre rock psychédélique, blues et traditions gnaouies, Bab L’Bluz a littéralement conquis le public casablancais.
Dans une déclaration à M24, Youssra Mansour, co-fondatrice de la formation marocaine Bab L’Bluz, s’est dite “très heureuse” de retrouver le public marocain à l’occasion de la 15e édition de Jazzablanca, après deux années difficiles à cause de la pandémie de Covid-19.
S’agissant du style musical de son groupe, elle a précisé que Bab L’Bluz mêlait musique traditionnelle et sonorités actuelles, tout en “mettant en valeur nos instruments qui sont le guembri et le awicha”.
Le groupe souhaite transmettre son message artistique et partager sa musique avec un public de tout âge, a ajouté Youssra Mansour, notant que “le plus important pour nous, c’est de rassembler dans l’amour et le respect”.
Au rendez-vous, des artistes des quatre coins du monde
Après Bab L’Bluz, c’était au tour du musicien et arrangeur éthiopien, Mulatu Astatke, de plonger les spectateurs au cœur de l’univers de l’éthio-jazz, un genre musical né au début des années 1960 en Éthiopie, sous les influences du jazz, de la musique traditionnelle éthiopienne, de la musique latine, de la soul/funk et de la musique pop anglo-américaine.
Connu comme étant le père de l’éthio-jazz, Mulatu Astatke a gratifié les spectateurs d’une prestation artistique pleine d’entrain, revisitant les plus célèbres titres de sa discographie.
Après sept premières années au Mégarama Casablanca et sept autres passées à l’Hippodrome Casa-Anfa, Jazzablanca s’installe désormais à Anfa Park. Les artistes prenant part à cette édition se produisent sur deux scènes : la scène du Village, rebaptisée Scène 21, en hommage à la piste d’atterrissage de l’ancien aéroport Casa-Anfa, qui était marquée par le chiffre 21, et la scène Casa Anfa.
Au programme de cette 15e édition de Jazzablanca figurent des concerts de grands noms de la scène nationale et internationale : Ibrahim Maalouf, Gilberto Gil, Asaf Avidan, Ben Harper & The Innocent Criminals, Erik Truffaz feat Hamid El Kasri, Majid Bekkas, Oum ou encore Natasha Atlas.
Quand le politique se mêle au culturel
Mais cette année, le politique s’est mêlé au culturel et entraîné l’absence d’artistes pourtant programmés. La star nigériane de l’afrobeat Seun Kuti a annulé son concert quelques heures avant de prendre l’avion pour se produire dans la capitale économique.
À l’appui de sa décision, le chanteur nigérian a diffusé une vidéo d’explication de moins d’une minute à destination de ses près de 300.000 abonnés sur Instagram expliquant observer le “deuil” après le drame de Melilia qui a fait 23 morts lorsque, le vendredi 24 juin, plus de 2000 migrants ont pris d’assaut la clôture métallique pour rallier l’enclave espagnole à partir de Nador.
Lancé en 2006, Jazzablanca est le festival international de Jazz et de musiques actuelles de Casablanca. Il rassemble des milliers de festivaliers durant trois jours en juillet avec des grands noms de la pop, de la soul, du rock, du funk, de la world music et du jazz.
Le Festival prend soin de renouveler sa programmation avec la volonté de proposer des concerts exceptionnels, de la découverte de nouveaux talents a la rencontre de légendes internationales.
(avec MAP)