Espagne : le Parti populaire porte plainte contre la ferme piscicole marocaine au large des Îles Zaffarines

Trois jours après que le président du Parti populaire (PP) espagnol, Alberto Nuñez Feijoo, a rencontré le 31 mai à Rotterdam le chef du gouvernement Aziz Akhnnouch, son parti a déposé le 3 juin une plainte contre la présence de la ferme piscicole marocaine dans les eaux de l'archipel des îles Zaffarines (Chafarinas), à 45 kilomètres de Melilia.

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Îles Zaffarines. Crédit: Wikimedia Commons

L’ancien général de division, chef militaire de la région de Melilia (2014-2018) et député PP Fernando Gutiérrez Díaz de Otazu a déposé, le vendredi 3 juin, une plainte pour la commission présumée d’un « crime contre les ressources naturelles et l’environnement » auprès du procureur général de l’État, rapporte El Confidencial.

Dans un texte argumenté sur les normes environnementales espagnoles et européennes, le porte-parole du PP à la Commission de défense du Congrès des députés rappelle que les îles Zaffarines « sont dans le domaine public affecté par le ministère de la Défense espagnole qui, par l’intermédiaire du commandement général de Melilla, maintient une garnison permanente sur les îles ». Il établit également que « la côte des territoires correspondant à la ville de Melilla, à l’archipel des Zaffarines, au rocher de Vélez de la Gomera et d’Al Hoceima ainsi qu’aux îlots de Mar et Tierra, se trouvent dans le champ d’application territorial de la capitainerie maritime de Melilla et des eaux de sa compétence », indique le journal espagnol.

Díaz de Otazu estime qu’un crime présumé contre les ressources naturelles et l’environnement pourrait être commis « compte tenu du type d’installation, ancrée sur le fond marin d’un espace qui bénéficie d’une protection de l’environnement et dont les activités sont clairement nuisibles à l’habitat de la zone ». Le député explique qu’actuellement, la pisciculture non seulement n’a pas d’autorisation des parcs naturels, mais qu‘ »elle ne pourrait même pas être légalisée à l’avenir conformément à la loi en vigueur« .

Ce dernier fait aussi écho aux publications de presse du 24 novembre dernier, informant que les cages ont été fournies et installées par la société espagnole Morenot « pour le compte d’une entreprise marocaine qui, apparemment, utilise une prétendue concession du Maroc ». Or selon la plainte, ces eaux relèvent de la juridiction espagnole et, par conséquent, il n’y a pas de « licence, de concession ou d’autorisation administrative d’aucune autorité ou administration publique espagnole » à ce projet.

Le plaignant conclut sa plainte en demandant au parquet de procéder à l’ouverture d’une enquête « qui conduira à la clarification des faits ».

Pour rappel, le gouvernement espagnol aussi s’est dressé contre ce projet au large des îles Zaffarines durant sa crise diplomatique avec le Maroc. Le gouvernement espagnol avait adressé un message officiel à l’ambassade du royaume à Madrid pour dénoncer l’installation de cette ferme dans « les eaux territoriales espagnoles », et « sans les permis nécessaires pour cette activité ».

Ce dernier avait également annoncé avoir lancé une procédure pour sanctionner l’entreprise espagnole qui a installé les cages de cette ferme dont le propriétaire est marocain.

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