Une ferme piscicole au cœur de nouvelles tensions entre le Maroc et l’Espagne

Le gouvernement espagnol a protesté contre l’implantation d’une ferme piscicole marocaine au large de l’archipel espagnol des îles Zaffarines, revendiqué par Rabat, a appris l’AFP mercredi de source diplomatique.

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Îles Zaffarines. Crédit: Wikimedia Commons

Dans un message transmis la semaine dernière à l’ambassade du Maroc en Espagne, le ministère espagnol des Affaires étrangères a dénoncé cette installation, estimant qu’elle avait été réalisée “dans les eaux territoriales espagnoles”, “sans les permis nécessaires pour cette activité”.

Madrid a par ailleurs lancé une procédure en vue de sanctionner l’entreprise espagnole spécialisée dans la pisciculture qui a installé les cages à poisson pour le compte de la société marocaine propriétaire de la ferme.

Les sanctions, actuellement à l’étude, portent sur de possibles infractions en matière de “sécurité du trafic maritime” et de “protection de l’environnement et des espèces marines”, a expliqué cette source, confirmant une information du quotidien espagnol El Pais.

L’archipel des Zaffarines (Chafarinas en espagnol) est situé à trois kilomètres des côtes marocaines et à 46 kilomètres de l’enclave espagnole de Melilla, dans le nord du Maroc. Il regroupe l’île du Congrès, l’île du Roi et l’île Isabelle II, où l’Espagne dispose d’une base militaire.

Ces îlots rocheux sont interdits aux civils. Le Maroc les considère comme des territoires “occupés” par l’Espagne, au même titre que les enclaves de Sebta et Melilla et que l’îlot Perejil/Leïla, dans le détroit de Gibraltar.

Historiquement compliquées, les relations entre Madrid et Rabat se sont brutalement tendues en avril, en raison de l’accueil en Espagne du chef des indépendantistes sahraouis du Front Polisario, pour y être soigné du Covid-19.

La crise diplomatique majeure déclenchée par sa présence en Espagne a eu pour point culminant l’arrivée mi-mai de près de 10.000 migrants à Sebta, à la faveur d’un relâchement des contrôles par les autorités marocaines.

Face à ces arrivées, Madrid avait accusé le Maroc d’“agression” et de “chantage”. Rabat avait dénoncé de son côté un “double langage” et des “intimidations” et rappelé pour consultation son ambassadrice en Espagne qui n’y est toujours pas revenue.

(avec AFP)