En réponse à une question orale à la Chambre des conseillers sur le bilan de l’actuelle campagne agricole, le ministre a souligné que les céréales dans les zones “bour” favorables, notamment dans le nord du Maroc, ont connu une bonne dynamique, permettant un rattrapage relatif de la productivité au niveau de ces zones.
Le suivi du couvert végétal par satellites montre que cette année tend à être similaire à la campagne agricole 2015-2016, a fait remarquer le ministre, notant que les estimations au PIB agricole font état d’une baisse limitée à 14 %.
Des mesures exceptionnelles pour pallier la rareté des précipitations
Sadiki a relevé qu’à la lumière de la rareté des précipitations, des mesures exceptionnelles ont été adoptées en fonction de la situation hydrique des zones d’irrigation. Il s’agit entre autres de donner la priorité à la protection des cultures durables et industrielles et les graines sélectionnées, de se limiter à l’irrigation des arbres dans les cas de grave pénurie en ressources hydriques et de suivre minutieusement l’évolution de la situation hydrique au niveau de tous les bassins.
Ces mesures ont aussi porté sur la limitation des cultures consommatrices de l’eau, la mobilisation de ressources hydriques supplémentaires dans les eaux des puits dans les zones qui le permettent, la création de points d’eau pour abreuvement de bétail au niveau national, outre la réparation des infrastructures d’irrigation conventionnelle.
Il a été par ailleurs procédé à l’opération de la récolte, laquelle a atteint à date d’aujourd’hui 26.000 hectares, a assuré Sadiki, avant d’ajouter qu’une campagne nationale sera lancée pour traiter les ruches d’abeilles contre la maladie de varroose outre l’appui des apiculteurs à reconstituer les ruches d’abeilles en été prochain après le phénomène de disparition des abeilles qu’a connu le secteur.
Un programme complet afin de réduire les charges des agriculteurs
Afin de réduire les charges financières des agriculteurs et professionnels, Sadiki a indiqué que le groupe Crédit Agricole du Maroc (GCAM) a mis en place un programme complet pour accompagner le programme spécial de traitement de l’endettement des agriculteurs pour leurs échéances à venir et étudier le reclassement de l’endettement et le financement des nouveaux investissements.
À ce jour, 5900 dossiers ont été traités avec une enveloppe de l’ordre de 5,6 milliards de dirhams, a précisé le ministre. Par ailleurs, Sadiki a relevé que le fonds de développement agricole poursuit les opérations d’investissement et de soutien en vue de promouvoir la dynamique du secteur, précisant que les paiements ont atteint depuis janvier et jusqu’à date d’aujourd’hui un total de 1,6 milliard, en plus de la poursuite du programme, des projets d’irrigation et structures hydro-agricoles dédiées à l’amélioration de la performance des systèmes d’irrigation.
Il a fait savoir à cet égard qu’un soutien est donné aux agriculteurs au cours de cette campagne afin d’équiper les domaines agricoles de systèmes d’irrigation localisée, notant que la superficie ciblée est de 45.000 ha avec un budget de 1,7 MMDH.
Ces travaux ont essentiellement porté sur la poursuite des travaux de modernisation du réseau d’irrigation avec une enveloppe de 530 millions de dirhams, la poursuite des travaux d’équipement hydro-agricole pour élargissement des superficies irriguées sur une superficie de 36.000 hectares et un budget de 1,7 milliard, ainsi que la poursuite des travaux de projets entre les secteurs public et privé, notamment en matière de dessalement de l’eau.
L’assurance agricole, un capital de 1,12 milliard pour plus de 1 million d’hectares
S’agissant de l’assurance agricole, Sadiki a relevé que la superficie assurée se chiffre à 1.000.418 hectares, soit 29 % de la superficie cultivée répartie sur 726 communes rurales, alors que le capital assuré s’élève à 1,12 milliard au titre d’avril 2022.
Le ministre a souligné que la première tranche de l’indemnisation (360 millions de dirhams) des domaines endommagés a été versée et concerne 500.000 hectares dans 304 communes sinistrées, ajoutant que la deuxième tranche est en cours d’étude avec une valeur de 49 millions de dirhams sur une superficie de 62.000 hectares dans 47 communes.
(avec MAP)