Les retenues des barrages à usage agricole enregistrent un déficit de 2 milliards de m3

Les retenues des barrages à usage agricole affichent encore un déficit important cette année, estimé à 2 milliards de m3 par rapport à l’année dernière, a indiqué, le 16 mai, le ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts, Mohamed Sadiki.

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Le 23 février 2022, le barrage Abdelmoumen, dans la région d’Agadir, affichait un taux de remplissage de 2,90% seulement. Crédit: Fadel Senna / AFP

Outre la faiblesse des précipitations, le profil pluviométrique a également été caractérisé par une mauvaise répartition temporelle et territoriale, a expliqué Mohamed Sadiki, qui répondait à des questions orales à la Chambre des représentants sur le bilan de la campagne agricole actuelle.

Depuis le début de la campagne agricole et jusqu’à aujourd’hui, la pluviométrie a atteint seulement 200 mm, soit une baisse de 43 % par rapport à la moyenne des 30 dernières années, a indiqué le ministre. Il a également fait savoir que 60 % du cumul pluviométrique était réparti entre mars et avril, notant que ces précipitations avaient contribué au rétablissement du couvert végétal à un niveau normal dans certaines régions.

La pluviométrie a atteint seulement 200 mm, soit une baisse de 43 % par rapport à la moyenne des 30 dernières années.Crédit: DR

Le suivi par images satellitaires du couvert végétal montre des profils de végétation qui se rapprochent globalement de la campagne agricole 2015-2016, a-t-il ajouté.

Répercussions sur les cultures céréalières

S’agissant des cultures céréalières, Mohamed Sadiki a indiqué que la superficie semée s’élevait à 3,6 millions d’hectares cette année. La production prévisionnelle des céréales principales (blé tendre, blé dur et orge) est estimée à 32 millions de quintaux, en baisse de 69 % par rapport à la campagne précédente qui avait enregistré une production parmi les records.

Plus de 60 % de la production provient des zones des régions de Fès-Meknès, Rabat-Salé-Kénitra et Tanger-Tétouan-Al Hoceima, a fait remarquer Sadiki, ajoutant que les céréales en zones irriguées n’avaient contribué que d’environ 20 % à la production globale, en raison de la superficie irriguée limitée en céréales et des restrictions d’irrigation imposées au niveau de ces zones.

Pour ce qui est des cultures de printemps, le ministre a indiqué que le dernier épisode pluvieux de mars et avril avait favorisé une bonne installation de ces cultures et des cultures maraîchères de saison ainsi que leur évolution, jusqu’à présent, dans des conditions favorables, relevant que la superficie totale cultivée de cultures de printemps a atteint 230.000 hectares, répartie sur le maïs (115.000 hectares), les pois chiches (75.000 hectares), le tournesol (30.000 hectares) et les haricots secs (8700 hectares).

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D’autre part, le ministre a noté que les exportations des fruits et légumes avaient enregistré, à date d’aujourd’hui, une augmentation de 18 % par rapport à la campagne précédente, pour s’établir à 1,246 million tonnes, dont 571.000 tonnes de tomates, soit 46 % des exportations totales, relevant que les exportations d’agrumes ont atteint, quant à elles, 707.000 tonnes, en hausse 41 % par rapport à la campagne précédente.

Le PIB agricole chute de 14 %

Il a également souligné que l’amélioration des parcours et des ressources fourragères de la saison printanière et l’appui apporté aux éleveurs par le programme exceptionnel avaient permis au cheptel de retrouver, en partie, sa valeur marchande, affirmant que la situation sanitaire du cheptel était satisfaisante dans l’ensemble des régions du royaume, et ce, grâce aux interventions de l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA).

Dans ce sens, le ministre a mis en avant l’achèvement du processus d’identification des unités d’engraissement, dans le cadre des préparatifs de Aid Al-Adha, avec l’enregistrement de 240.000 unités, et le début de celui du contrôle. L’opération d’identification d’ovins et de caprins se poursuit et devrait concerner 7 millions d’animaux.

“En tenant compte de tous ces facteurs, le produit intérieur brut agricole devrait enregistrer une baisse maximale de 14 % cette année, due aux conditions climatiques difficiles et à la performance exceptionnelle enregistrée l’année dernière”, a-t-il conclu.

(avec MAP)