Ce que signifie la nouvelle loi de finances américaine pour le Maroc et le dossier du Sahara

Dans le rapport accompagnant la loi de finances américaine, promulguée le 15 mars par Joe Biden après son adoption la semaine dernière par le Congrès, Washington renouvelle son soutien au Maroc vis-à-vis du Sahara, ne faisant aucune distinction entre le royaume et ses provinces du sud. Explications.

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Illustration, Joe Biden lors d'une allocution à la Maison Blanche, le 3 février 2022. Crédit: Saul Loeb / AFP

Ce qui a été annoncé : Le mardi 15 mars, un communiqué de la Maison Blanche annonçait la promulgation, par le président américain Joe Biden, de la loi H.R 2471 (également connue sous le nom de “Consolidated Appropriations Act 2022”). Cette loi, qui est l’équivalent de la loi de finances marocaines, attribue les financements aux différents départements composant le gouvernement américain. Le texte inclut également les aides extérieures accordées par Washington.

Pourquoi cela compte? La version finale du texte inclut des aides pour le Maroc, mais ne fait pas de distinction entre le royaume et le “Sahara occidental” comme cela a pu être le cas dans de précédentes moutures du texte. Il y a quelques mois, lorsqu’il n’était encore qu’au stade de brouillon, le texte faisait la distinction entre ces deux parties du Maroc.

Quel impact? L’impact est tout d’abord symbolique. Le Maroc et le Sahara ne sont pas distingués l’un de l’autre. Cette décision peut également être interprétée comme une confirmation de la reconnaissance de la marocanité du Sahara actée lors des derniers jours de l’administration Trump. Les amendements apportés à cette loi de finances américaine témoignent également d’une réussite de la diplomatie marocaine, que ce soit à travers ses représentants ou ses lobbyistes, très présents à Washington.

Que faut-il savoir d’autre? Le soutien américain à la marocanité du Sahara n’est pas total. Du moins, pas au niveau des instances législatives américaines. En témoigne le “National Défense Authorisation Act” adopté par les États-Unis au mois de décembre dernier. Ce document, qui pourrait être comparé à une loi de finances “militaire”, définit les aides que Washington peut apporter pour armer ses partenaires. Cette version 2022 inclut des clauses liées à la recherche d’“une solution politique mutuellement acceptable au Sahara”. Un phrasé vague, mais surtout ouvert aux interprétations…

Pour en savoir plus : L’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU au Sahara, Staffan de Mistura, a effectué une tournée régionale pour relancer des négociations, à l’arrêt depuis 2019, et mettre les parties autour de la table.

En décembre 2020, les États-Unis avaient officiellement reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara. Une reconnaissance qui est le fruit d’un travail de plusieurs années effectué par la diplomatie marocaine durant l’administration Trump.

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