Ukraine : l’AIEA ne reçoit plus de transmission des systèmes de la centrale de Tchernobyl

Les systèmes permettant de contrôler à distance les matériaux nucléaires de la centrale de Tchernobyl en Ukraine ont cessé de transmettre des données à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), a-t-elle indiqué le 8 mars.

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Vue sur Tchernobyl, en décembre 2020. Crédit: Genya Savilov / AFP

La Russie a envahi l’Ukraine le 24 février, prenant le contrôle de la centrale nucléaire de Tchernobyl, lieu de la pire catastrophe nucléaire de l’histoire en 1986.

Rafael Grossi, le chef de l’AIEA — organisme de surveillance des Nations unies dans le domaine du nucléaire — “a indiqué que la transmission à distance des données des systèmes de contrôle des garanties installés à la centrale nucléaire de Tchernobyl avait été coupée”, affirme l’AIEA dans un communiqué.

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L’AIEA utilise le terme “garanties” pour décrire les mesures techniques qu’elle applique aux matières et activités nucléaires, dans le but de dissuader la propagation des armes nucléaires par la détection précoce de l’utilisation abusive de ces matières.

Plus de 200 techniciens et gardes sont bloqués sur le site, travaillant 13 jours d’affilée sous surveillance russe.
L’organisme a alors demandé à la Russie de les autoriser à effectuer des rotations, le repos et les horaires fixes étant essentiels à la sécurité du site.

“Je suis profondément préoccupé par la situation difficile et stressante dans laquelle se trouve le personnel de la centrale nucléaire de Tchernobyl et par les risques potentiels que cela comporte pour la sécurité nucléaire”

Rafael Grossi, chef de l’AIEA

“Je suis profondément préoccupé par la situation difficile et stressante dans laquelle se trouve le personnel de la centrale nucléaire de Tchernobyl et par les risques potentiels que cela comporte pour la sécurité nucléaire”, a averti M. Grossi.

Avec une transmission de données à distance coupée et le régulateur ukrainien ne pouvant contacter la centrale que par courrier électronique, M. Grossi a réitéré son offre de se rendre sur le site, ou ailleurs, pour obtenir de toutes les parties un “engagement en faveur de la sûreté et de la sécurité” des centrales électriques ukrainiennes.

L’armée russe occupe depuis vendredi également la centrale nucléaire de Zaporojie, dans le sud-est de l’Ukraine, où des frappes de son artillerie, selon les Ukrainiens, ont provoqué un incendie — dont Moscou nie être à l’origine.

L’agence de presse russe RIA Novosti a publié mercredi plusieurs vidéos avec des déclarations à la presse d’un responsable de la Garde nationale russe, tournées devant la centrale de Zaporojie.

“Actuellement, la centrale fonctionne normalement. L’administration du site remplit ses fonctions. La situation est entièrement contrôlée par la Garde nationale russe”, a-t-il assuré sur ces images. “Un grand nombre d’armements et de munitions, y compris des armes lourdes, ont été découverts dans les réacteurs de la centrale”, a-t-il également affirmé.

Zaporojie est la plus importante centrale d’Europe. Ses réacteurs ont été mis en service entre 1984 et 1995. Ils sont de conception moderne comparé à Tchnernobyl, première centrale construite dans le pays, en 1970, où les réacteurs étaient bien moins sécurisés.