Face aux défis croissants liés au changement climatique, à la pression sur les ressources naturelles, en particulier l’eau, et à l’impératif de sécurité alimentaire, l’agriculture ne peut plus se passer de la technologie. L’AgriTech, au croisement du numérique, de la data et de la biotechnologie, propose de nouveaux outils pour produire mieux, consommer moins et anticiper les aléas.
Une agriculture connectée
Cette dynamique est particulièrement visible au SIAM, où les innovations agricoles occupent une place de plus en plus importante dans le pôle Agri-Digital. Des startups, mais aussi de grandes entreprises technologiques, y dévoilent des solutions pensées pour améliorer l’efficience des exploitations, toutes tailles confondues.
Parmi les technologies mises en avant cette année : les capteurs connectés, capables de mesurer en temps réel l’humidité du sol, la température ou le stress hydrique des plantes. Couplés à des algorithmes d’intelligence artificielle, ces outils permettent une irrigation au plus juste, en fonction des besoins réels des cultures.
L’irrigation de précision, longtemps réservée à quelques exploitations de pointe, tend à se démocratiser. Les drones agricoles gagnent aussi du terrain : cartographie des parcelles, détection de maladies, pulvérisation ciblée… Ils offrent une vision aérienne précieuse et contribuent à une gestion plus rationnelle et écologique des ressources.
Une dynamique encore à consolider
Présente au SIAM 2025, AgriEdge fait partie des startups marocaines qui mettent en avant des outils innovants pour une agriculture plus précise et durable. À travers des outils comme AquaEdge pour l’optimisation de l’irrigation ou SprayEdge pour la pulvérisation par drone, la startup propose des technologies concrètes pour une agriculture plus efficiente et rentable.
Elle illustre parfaitement l’émergence d’un écosystème AgriTech marocain, en lien avec les priorités du pays en matière de transition écologique et de sécurité alimentaire. Si l’offre technologique s’élargit, plusieurs défis freinent encore l’adoption à grande échelle : coût d’accès, faible niveau de digitalisation de certaines exploitations, besoin d’accompagnement technique.
Les petits et moyens agriculteurs, en particulier, peinent souvent à franchir le pas. Pourtant, dans un contexte de rareté de l’eau et de bouleversements climatiques, les outils de l’AgriTech ne sont plus accessoires : ils deviennent essentiels pour préserver les rendements, économiser les ressources et mieux anticiper les crises.
L’enjeu est désormais de rendre ces innovations accessibles, adaptées aux réalités du terrain, et soutenues par un cadre incitatif clair. Car si la technologie seule ne suffit pas, elle peut devenir un levier puissant pour transformer durablement l’agriculture marocaine.