“Ecarter l’Algérie à 120 000%” : pourquoi le duel à la vice-présidence de la Commission de l’UA compte pour le Maroc

En février prochain, l’Union africaine pourrait être le théâtre d’un duel inédit entre le Maroc et l’Algérie pour la vice-présidence de sa Commission. Plus qu’un simple poste administratif, cette élection cristallise des enjeux stratégiques majeurs pour Rabat, désireux de renforcer son influence continentale, et pour Alger, qui lutte pour préserver son poids diplomatique au sein de l’organisation panafricaine. 

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Illustration réalisée par IA.

C’est une élection qui n’a que très peu d’écho. Pourtant son enjeu est majeur. Mi-février prochain, le 38e sommet de l’Union africaine (UA) pourrait être le théâtre d’un nouveau duel entre le Maroc et l’Algérie. Son enjeu ? La vice-présidence de la Commission de l’Union africaine, qui n’est autre que l’administration, basée à Addis-Abeba, en Éthiopie, de l’Union africaine. Fait rare, deux femmes devraient s’affronter lors de ce scrutin. Avec, côté marocain, Latifa Akharbach, l’actuelle présidente de la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA), qui a déposé sa candidature fin juillet. Et côté algérien, une diplomate de carrière, Selma Haddadi.

Le poste en jeu a une dimension stratégique. Mais pas que. L’élection de Latifa Akharbach pourrait marquer une nouvelle étape dans la politique continentale du Royaume, huit ans après son retour au sein de l’UA. Un succès permettrait également au Maroc de cimenter davantage ses relations dans une région du continent où il commence à prendre ses marques. Un échec d’Alger, quant à lui, aurait un écho retentissant dans une administration où, historiquement,  le voisin de l’Est était très présent. Voici les enjeux d’une élection qui pourrait redéfinir la dynamique diplomatique sur le continent. 

Un numéro 2 qui compte 

Tous les quatre ans, les postes de direction de l’administration de l’UA, que l’on connaît sous le nom de Commission de l’UA, sont remis en jeu. Pour ceux qui sont familiers avec la politique européenne, c’est l’équivalent des élections européennes qui ont permis de reconduire Ursula von der Leyen à la tête de la Commission européenne. Du côté d’Addis-Abeba, la désignation des responsables administratifs du continent n’est pas le fruit d’un vote populaire mais d’un scrutin impliquant les chefs d’Etat et de gouvernement. La désignation de la Commission est donc davantage une affaire diplomatique que politique. 

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