Au lieu de consacrer plus de temps à égrener les multiples étapes de sa longue carrière, laquelle a commencé après ses études à l’École spéciale d’architecture (ÉSA) à Paris en 1979, Noureddine Komiha préfère parler de sa passion. Pour lui, l’architecture fait le lien entre la science et l’art, “sans oublier le facteur humain, qui l’a toujours habité”, précise-t-il.
Ce sont les raisons pour lesquelles il a choisi d’en faire son métier, ouvrant son cabinet d’architecture en 1982. Et d’étoffer son argumentaire : “Le métier d’architecte est un métier transversal qui exige une parfaite maîtrise technique, une connaissance de l’être humain et de ses besoins, et des talents d’expression multiples, de l’esquisse à la réalisation de l’œuvre. C’est un travail de maturation, alternant des phases de lenteur et de rapidité”.
Une histoire de l’urbanisme
En 2018, il décide de passer de l’autre côté du miroir : il se lance dans la promotion immobilière, toujours en “entrepreneur”, souligne-t-il. Sa trajectoire et son expérience lui permettent de prendre du recul sur bien des aspects du secteur, notamment l’urbanisme, dont il souligne l’évolution depuis les années 70. “L’urbanisme vivait alors sur les acquis du protectorat. Le premier schéma directeur de Casablanca remonte à 1982. Depuis, les plans d’aménagement couvrent toute la superficie du territoire et les villes grandissent sereinement selon des lois et des règlements bien établis par des professionnels”, assure-t-il.
Certes, il pointe des manquements, comme le fort étalement des villes marocaines, un phénomène que les architectes et les urbanistes auraient préféré éviter. “Le tabou de la hauteur s’est cristallisé dans la plupart de nos villes. Au lieu de s’étaler dans l’espace, nos villes auraient dû grandir en hauteur”, regrette Noureddine Komiha, qui explique qu’ainsi, on aurait notamment pu éviter le gaspillage des terres agricoles.
Heureusement, les choses évoluent de manière positive. Casaoui, Noureddine Komiha estime que la capitale économique est sur “une pente ascendante”, la gouvernance de la ville ayant enfin réussi à établir des synergies entre les élus, le public et le privé.
“Des espaces verts, des parkings et de grands projets immobiliers initiés par l’Etat et accompagnés par le privé sont en cours de réalisation et vont brancher Casablanca sur le 21e siècle”, prédit-il. Ce qui le réjouit particulièrement ? Que les chantiers, qui comprennent aussi de grands travaux d’assainissement et de voirie, touchent aussi les quartiers périphériques, trop souvent oubliés.
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