Lors d’un mois de mai marqué par diverses activités culturelles, la présence du pavillon italien au SIEL, placée sous la thématique “La stupeur de la culture italienne”, montre la richesse et la complexité de la culture italienne. De la littérature au cinéma, de la musique de chambre à la musique sacrée, les prochaines semaines s’annoncent riches en rendez-vous.
Le programme culturel de l’Italie au Maroc est pour le moins dense, avec près de 200 spectacles et événements organisés chaque année par l’Ambassade italienne et l’Institut Culturel Italien de Rabat.
A quelques jours de la Festa della Repubblica, fête nationale italienne célébrée le 2 juin, l’Ambassade d’Italie et l’Institut Culturel Italien de Rabat déploient une programmation culturelle variée dans plusieurs villes du royaume, et célèbrent le renforcement des liens culturels entre les deux pays.
Ainsi, le chanteur de jazz Mario Biondi s’est produit à Casablanca dans le cadre d’un concert inédit au Consulat d’Italie le 10 mai, Essaouira a accueilli du 8 au 12 mai la deuxième édition de la Dolce Vita, les rencontres du cinéma italien.
Quatre journées d’exception durant lesquelles les cinémas marocain et italien sont allés à la rencontre l’un de l’autre, entre projections et masterclasses, en présence de réalisateurs tels que Nabil Ayouch, Kasia Smutniak, ou encore Maryam Touzani et Marco Bellocchio.
Du côté de la capitale, cette programmation culturelle se déploie avec tout autant d’intensité. D’abord avec l’organisation de “Venise à Rabat”. Ce cycle cinématographique, inauguré le 2 mai, permet au public marocain de découvrir le meilleur de la 80e édition de la Mostra de Venise, dont les films seront régulièrement projetés au cinéma Renaissance jusqu’au mois de décembre. Mais aussi avec une remarquable présence au SIEL.
Au SIEL, une fusion méditerranéenne
Car de l’autre côté de la ville, à l’OLM Souissi, le pavillon italien a fait sensation au Salon international de l’édition et du livre, qui s’est conclu le 19 mai. Dès le premier jour d’ouverture au public, les visiteurs ont afflué, principalement attirés par l’immense effort artistique derrière la conception du pavillon.
Des installations numériques, dont une chambre immersive, ont suscité la curiosité de visiteurs de tout âge, ainsi qu’une animation marquée par des représentations gastronomiques. Placée sous la thématique “la stupeur de la culture italienne”, la programmation du pavillon italien traduit à la fois les merveilles de cette culture aux multiples dimensions, ainsi que ses complexités.
“Pendant longtemps, nous nous sommes demandé ce que pourrait être le titre de cette magnifique expérience au salon du livre de Rabat. Nous avons pensé que la meilleure chose que nous pourrions valoriser, c’est l’émotion d’émerveillement et d’étonnement que provoque la culture italienne, d’où le choix de ce mot de stupeur”, explique Danilo Audiello, alias l’illusionniste Alexis Arts, qui a participé à la direction artistique du pavillon.
La diversité de la programmation culturelle du pavillon contribue également à ce sentiment de stupeur. Entre gastronomie, musique, littérature, arts numériques et sciences de pointe, l’Italie met en avant cette année une variété culturelle que l’on ne retrouve que rarement dans un Salon du livre. “Le fil conducteur de cette programmation était d’affirmer la richesse de l’identité culturelle italienne, mais aussi de positionner la culture comme un vecteur de connaissances”, souligne Carmela Callea, directrice de l’Institut Culturel Italien de Rabat, au sujet de ces choix éditoriaux.
“J’ai été très impressionné par leur capacité d’écoute et de compréhension de tout ce que nous tous devons faire pour être de meilleures humains capables de vivre en harmonie avec notre planète”, confie l’astronaute Paolo Nespoli au sujet de sa rencontre avec des adolescents marocains
C’est donc une vision de la culture dans son sens le plus large et complexe qui a conduit à la venue de l’astronaute Paolo Nespoli sur le pavillon italien. Le 8 mai, en marge de sa présence au Salon, l’homme qui a passé 313 jours dans l’espace tenait une première conférence à Casablanca, afin de partager avec le public son expérience spatiale.
“J’ai été très impressionné par leur capacité d’écoute et de compréhension de tout ce que nous tous devons faire pour être de meilleures humains capables de vivre en harmonie avec notre planète”, confie Paolo Nespoli au sujet de sa rencontre avec des adolescents marocains.
Et d’ajouter, évoquant ce que représente pour lui la coopération internationale : “Quand on parle d’espace, on parle d’universalité. On en oublie presque les frontières et les nationalités, et on se concentre sur les avancées et exploits des humains pour la science”.
A ses côtés, Paola Catapano, communicatrice scientifique au Centre européen pour la recherche nucléaire (CERN), également invitée au Salon. “Je pense qu’il est fondamental d’intégrer la science dans des salons culturels comme celui-ci. Pendant trop de siècles, la science a été mise de côté et n’était pas considérée comme de la culture. La science représente des valeurs cruciales pour l’humanité, notamment la capacité de travailler ensemble, pacifiquement, en transcendant les frontières”, a-t-elle estimé.
Les grands classiques
Côté littérature, le pavillon a fait la belle part à l’incontournable Dante Alighieri afin de commémorer le 700e anniversaire de sa mort, à travers une trilogie d’émissions diffusées en ligne, intitulées “Dante dans les Pouilles” et animées par Alexis Arts.
L’autre grand personnage classique de la culture italienne mis à l’honneur est le compositeur Giacomo Puccini, l’un des plus grands maestros de musique de chambre, dont on commémore cette année le centenaire de sa mort. Après la présentation de Io sono Giacomo Puccini (Curci Editore, 2024), une biographie en bande-dessinée, l’hommage au compositeur s’est poursuivi en collaboration avec le Comité national italien de musique (CIDIM).
Les 28 et 31 mai, l’hommage à Puccini se poursuivra au Théâtre Mohammed V de Rabat, dans la cadre d’un gala placé sous la direction du talentueux maestro Pietro Mianiti
Comme l’explique Francescantonio Pollice, vice-président de cette institution, la présentation du livre le 11 mai a été suivie d’un concert des jeunes talents du CIDIM qui ont interprété les plus grands chefs-d’œuvre de Puccini : “Les protagonistes de ce concert sont des musiciens exceptionnels, qui, malgré leur jeune âge, sont très connus et appréciés en Italie pour leur solide technique ainsi que pour la qualité de leurs interprétations, et qui ont eu, dans ce contexte, la tâche de représenter le haut niveau de l’école de chant italienne”.
Les 28 et 31 mai, l’hommage à Puccini se poursuivra au Théâtre Mohammed V de Rabat, dans la cadre d’un gala placé sous la direction du talentueux maestro Pietro Mianiti, accompagné par l’Orchestre philharmonique du Maroc.
Du 24 mai au 1er juin, l’Italie sera aussi présente à la 27e édition du Festival des musiques sacrées du monde à Fès, où le chef d’orchestre Paolo Olmi dirigera l’Orchestre Symphonique des jeunes musiciens. Également organisé en partenariat avec le Comité national italien de la musique, ce concert prévu le 30 mai met à l’honneur un ensemble unique composé de musiciens talentueux venus de toute l’Europe, et qui ont à cœur de partager leur passion avec le public.
Le concert proposera un programme varié et poignant, mettant à l’honneur des œuvres sacrées de grands compositeurs italiens tels que Giovanni Battista Pergolesi, Giuseppe Verdi et Gioachino Rossini.
Plus qu’une performance musicale, ce concert a été conçu comme un moment fort de réunion entre les jeunes artistes de la Young Musicians European Orchestra, une formation qui s’est constituée pour faire face à la pénurie de formations lyriques et symphoniques en Europe.