Solidarité marocaine, un acte concret, enfin

Par Amine Ater

Le premier jour du ramadan a coïncidé avec l’annonce par le Maroc du déploiement d’une aide humanitaire de plus de 40 tonnes de denrées alimentaires destinée à la population de Gaza. Un geste humanitaire dont la médiatisation a été bien orchestrée, notamment à l’international.

La presse étrangère n’a pas manqué de rappeler qu’il n’a pas été question d’une opération de largage aérien ou via la frontière égyptienne à Rafah, comme c’est le cas depuis le début de l’agression militaire israélienne à Gaza, mais d’un convoi terrestre qui est parti depuis l’aéroport de Tel-Aviv où ont atterri les Hercules C-130 de la Force Royal Air.

L’aide a été ensuite chargée dans des camions en direction du sud de la bande de Gaza, plus précisément via le point de passage de Karam Abou Salem d’où elle a été prise en charge par le Croissant rouge palestinien. Le convoi a fait un détour par Al Qods, où une partie de cette aide a été remise aux Maqdessis, en plus de l’octroi d’une salle de coordination des urgences à l’hôpital de la ville sainte.

“Cette opération a été présentée comme la première réalisation concrète et surtout palpable des Accords d’Abraham dans le soutien aux Palestiniens”

Amine Ater

Par ce geste, le Maroc a voulu souligner la responsabilité de Mohammed VI en tant que président du Comité Al Qods. Cette opération a été présentée comme la première réalisation concrète et surtout palpable des Accords d’Abraham dans le soutien aux Palestiniens. Une source diplomatique marocaine interrogée par l’AFP a bien insisté sur ce point : “Le Maroc a toujours dit que sa relation avec Israël était destinée à servir la paix dans la région et les intérêts des Palestiniens”.

“Ce geste restera malheureusement un emplâtre sur une jambe de bois, tant que les opérations meurtrières de Tsahal se poursuivent dans la bande de Gaza”

Amine Ater

Soit. Mais il aura pourtant fallu plusieurs rounds de négociations à la diplomatie marocaine pour décrocher le feu vert du gouvernement israélien. Ce geste restera malheureusement un emplâtre sur une jambe de bois, tant que les opérations meurtrières de Tsahal se poursuivent dans la bande de Gaza. Aujourd’hui, tout le défi pour le Maroc, comme pour les autres pays signataires des Accords d’Abraham, est de capitaliser au maximum sur “les bienfaits” de la normalisation afin d’alléger les souffrances des 2,4 millions de Gazaouis.

Ce qui demeure la priorité absolue pour éviter une catastrophe humanitaire. Le canal ayant permis cette opération humanitaire devra également servir à la reconstruction de la bande de Gaza ou encore à la mise en place d’une nouvelle structure de l’Autorité palestinienne regroupant Gaza et la Cisjordanie, afin de poser les bases d’un État palestinien, seul garant d’une paix durable dans la région. À défaut d’avoir la capacité de décrocher un cessez-le feu…