Hydrogène vert : à la fac de Sciences de Ben M’Sick, les labos en effervescence

Le Professeur Youssef Naimi dirige le laboratoire de physique des matériaux de la faculté des Sciences de Ben M’Sick, un des plus en pointe dans la recherche sur l’hydrogène vert au Maroc. Il évoque pour TelQuel Impact ses recherches et les potentialités de l’hydrogène vert.

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Sur quelles thématiques portent les travaux de votre laboratoire et de quel soutien bénéficiez-vous actuellement ?

Youssef Naimi

Nos travaux brassent en effet plusieurs domaines liés directement ou indirectement à l’hydrogène et aux énergies renouvelables. Pour l’essentiel, les recherches dans l’hydrogène s’inscrivent dans le cadre des thèses en doctorat encadrées par le corps enseignant de notre faculté. Je citerai, entre autres, la photoélectrochimique d’hydrogène, la production de l’hydrogène par électrolyse de l’eau, ou encore la production d’hydrogène par cycle thermoélectrochimique.

Le domaine des énergies renouvelables fait également l’objet de plusieurs recherches conduites par nos doctorants et nos enseignants. On sent clairement une effervescence intellectuelle autour de ces secteurs sur lesquels le Maroc se positionne en leader international.

Le spectre de travaux de recherche dans notre faculté est très large. Ils vont de l’élaboration de biomatériaux composites pour des applications environnementales à la transformation des déchets plastiques en huile combustible, en passant par le traitement des eaux usées par photocatalyse solaire. Et j’en omets certainement de nombreux autres.

Pour ce qui concerne le soutien, nous bénéficions actuellement de l’appui de notre université et du projet international LEAP-RE qui regroupe plusieurs partenaires européens et africains (France, Roumanie, Portugal, Afrique du Sud et Maroc). Ce projet a pour objectif l’étude de développement d’un réservoir à hydrogène liquide.

Dans quels domaines particuliers voyez-vous des applications industrielles de l’hydrogène vert au Maroc ?

“Les applications de l’hydrogène vert sont très variées. Sans être exhaustif, je citerai, entre autres, l’industrie agroalimentaire où l’utilisation de l’hydrogène de haute pureté (vert) s’impose.”

Youssef Naimi

Les applications de l’hydrogène vert au Maroc, comme ailleurs dans le monde, sont très variées. Pour nous chercheurs, cela nous ouvre des perspectives réelles et nous donne beaucoup de visibilité. Sans être exhaustif, je citerai, entre autres, l’industrie agroalimentaire où l’utilisation de l’hydrogène de haute pureté (vert) s’impose.

Dans le transport, l’utilisation des piles à combustible nécessite également de l’hydrogène pur (vert). Dans la cosmétique, certaines réactions utilisent de l’hydrogène vert et dans le médical, l’hydrogène pur (vert) est utilisé dans certains protocoles thérapeutiques.

Pour le Maroc, l’usage de l’hydrogène vert dans la synthèse de fertilisants (ammoniac vert) et dans la capture du CO2 (formation de combustible) sont des applications très structurantes au plan économique.

Avez-vous conclu des partenariats avec des entreprises ou des organismes publics dans le cadre de vos travaux ?

Au niveau national, nous collaborons avec des laboratoires à Beni Mellal, Rabat, Kénitra, Essaouira, et sur le plan international, nous entretenons des échanges étroits avec des centres de recherche et des entreprises de plusieurs pays, notamment la France, la Roumanie, l’Afrique du Sud, le Portugal, la Tunisie et la Grande-Bretagne.

Nous espérons prochainement conclure des partenariats dans le domaine de l’hydrogène avec des organismes publics ou privés. Nous sommes ouverts à toute proposition concrète.